Au Nigéria, le secteur de la transformation du cacao étouffe, pris en tenailles entre la dépréciation du naira et la hausse des cours de l’or brun. Taiwo Ayoadé, directeur général de la Plantation Industries Ltd, offre un aperçu de la situation à Reuters. «Il existe trois usines à Akure, mais la seule exploitation en activité aujourd’hui est la nôtre, qui ne fonctionne qu’à 50% de ses capacités. Si la situation perdure dans les deux ou trois prochaines semaines nous pourrions fermer.» a déclaré celui dont l’unité peut transformer jusqu’à 25 000 tonnes de fèves à plein régime.
Désormais les transformateurs sont obligés de payer entre 750 000 nairas et 780 000 nairas aux producteurs pour une tonne de fèves contre 520 000 nairas il y a un an. Cette flambée du prix des fèves va de pair avec celle enregistrée sur le marché mondial où le prix de la tonne a atteint son niveau le plus haut depuis mars 2011, au plus fort de la crise ivoirienne.
En outre, face à la crise que connait le secteur pétrolier, la banque centrale du Nigéria a décidé de restreindre l’accès aux devises étrangères. Cette situation a affecté les transformateurs qui «sont obligés de se procurer des devises sur le marché noir pour acheter les fèves destinées aux broyages alors que les exportations des produits transformés, beurre et poudre, sont payés au cours officiel, ce qui ne compense pas la faiblesse du naira» explique le dirigeant.
Dernière difficulté et non des moindres, les exportations de produits nigérians à base de cacao transformés sont taxés à leur entrée sur le marché européen alors que les fèves brutes sont exemptées de taxes. Une situation qui n’est pas de nature à encourager la transformation locale d’or brun.
avec agenceecofin