Confronté à la récession en raison de la chute des prix du pétrole, la première économie d’Afrique essaie de se reconcentrer sur son agriculture, jadis florissante, et qui emploie toujours 70% de la population active.
Confronté à la chute des cours du pétrole et au risque de famine, le Nigeria s’apprête à investir 1 trillion de nairas (3 milliards de dollars) dans la Banque d’agriculture, révèle l’agence Bloomberg. Le but de l’opération pour la première économie africaine, officiellement entrée en récession le 1er septembre dernier, est de permettre à cette banque d’Etat de délivrer des prêts à des exploitants agricoles à des taux avantageux.
Confronté à une probable contraction de son PIB de 1,7% cette année selon le FMI, le Nigeria cherche à diversifier son économie et mise notamment sur un « retour » à l’agriculture. Dans les années 1960, le Nigeria était auto-suffisant sur le plan agricole, secteur qui a été progressivement délaissé au profit du pétrole. Désormais, les exportations de brut représentent 70% des revenus de l’Etat nigérian.
Subventions
« Seule l’agriculture va nous nourrir et nous fournir plus d’emplois », déclarait le ministre de l’agriculture et du développement rural nigérian, Audu Ogbeh, dans une interview le 5 décembre dernier.
Au Nigeria, l’agriculture, qui repose essentiellement sur le cacao, dont il est le quatrième producteur mondial, le manioc, le riz et l’huile de palme, représente un quart du PIB et emploie 70% de la population active. Mais les semences à faible rendement et la situation sécuritaire ont perturbé l’agriculture et désormais 37% des enfants nigérians – dans le pays le plus peuplé d’Afrique, avec 170 millions d’habitants – souffrent de malnutrition.
Le gouvernement va donc procéder à la distribution de 100 000 rizeries avec une capacité comprise entre 30 000 et 60 000 tonnes métriques par an, a annoncé le ministre de l’agriculture nigérian, selon Bloomberg. Le Nigeria consomme 5,2 millions de tonnes de riz par an, dont 2,1 millions sont importées. Une série de prêts de la Banque centrale du Nigeria aux producteurs de riz dans les Etats de Kebbi et Zamfara, dans le nord du pays, doit permettre de faire baisser les importations de 10% cette année.