Le président nigérian s’est engagé à développer les infrastructures de son pays avec un accent particulier pour les infrastructures de transports notamment le développement du chemin du fer. Dès cette année, plusieurs projets ferroviaires seront mis en chantier et des négociations se poursuivront pour boucler le financement pour d’autres.
Comme il s’était engagé le lundi dernier à l’occasion de son message du Nouvel An, le président nigérian est passé à l’acte. Ce jeudi 4 janvier, Muhammadu Buhari était à Kaduna dans le nord du pays où il a inauguré un port sec et surtout mis en service 10 nouveaux wagons-autocars et deux locomotives qui viendront renforcer l’équipement de la société en charge de l’exploitation de la ligne Kaduna-Abuja.
La ligne ferroviaire, la première ligne à vitesse élevée du pays et de l’Afrique de l’ouest, a été inaugurée, on se rappelle, en juillet dernier par le président Buhari qui depuis lors s’est engagé à améliorer les services ferroviaires et surtout la qualité des prestations. « Je suis heureux que ce service soit devenu très utile pour ce qui prenne la navette et devienne bientôt le moyen de transport privilégié pour le voyage d’Abuja à Kaduna », s’est réjoui le chef de l’Etat nigérian. Il a profité de l’occasion pour réitérer la volonté de son administration à poursuivre vigoureusement le développement des chemins de fer dans le pays à travers la mise en œuvre du plan directeur stratégique des chemins de fer dont la mise en œuvre s’étalera sur une vingtaine d’années.
Lors de ses vœux pour le nouvel an lundi dernier, le président nigérian a annoncé qu’en 2018, le gouvernement fédéral veillera à intensifier les efforts pour à combler le déficit en infrastructures du pays avec une dizaine de projets routiers, énergétiques et surtout ferroviaires. Des lignes de chemin de fer entre les principales villes du pays mais aussi jusqu’au Niger voisin afin de doper les échanges commerciaux et faciliter le transport des biens et des personnes.
Vaste plan de développement ferroviaire
A Kaduna, le président Buhari a donné de nouveaux détails du déploiement du plan stratégique ferroviaire dont le financement total reste encore à déterminer et surtout à rechercher. Ainsi, dans le sud, le plan va mettre l’accent sur le rail côtier comme la ligne Lagos-Calabar avec la desserte des principaux centres urbains du pays à travers des projets de lignes ferroviaires Port-Harcourt-Maiduguri, Kano-Kazure, Daura-Katsina et Jibya dans le nord du pays avec une extension prévue jusqu’à Maradi, la capitale économique du Niger voisin. Cette dernière ligne sera réalisée dans le cadre du programme d’inter-connectivité ferroviaire régionale de la CEDEAO.
Muhammadu Buhari a également annoncé l’acquisition de plusieurs équipements notamment des locomotives, d’autocars et de wagons ainsi que la mise en service d’ateliers de maintenance bien équipés afin de renforcer le réseau. Il a également annoncé que des négociations sont en cours pour d’autres projets notamment avec la firme américaine Général Electric pour le développement et l’exploitation des lignes standards.
Il a en ce sens appelé le secteur privé ainsi que les investisseurs à contribuer au financement du plan de développement du chemin du fer et pour les inciter davantage, Buhari a promis que le cadre réglementaire sera révisé afin d’améliorer l’environnement des affaires particulièrement pour ce secteur. Lors de la cérémonie officielle de remise des équipements ainsi que de l’inauguration du port sec de Kaduna, le ministre des Transports Chibuike Amaechi s’est lui aussi inscrit dans la même dynamique. Le ministre a par exemple fait savoir que le gouvernement « fait tout ce qui était en son pouvoir pour achever le chemin de fer entre Lagos et Ibadan ».
Il s’agit de l’une des lignes les plus attendues du pays et selon le ministre Amaechi, des négociations sont déjà en cours avec des entrepreneurs qui ont manifesté leurs intérêts pour financer le projet dont l’enveloppe nécessaire est estimé entre 36 à 40 milliards de dollars. Une somme colossale mais qui ne freine pas les ambitions du président Buhari pour qui l’objectif est de parvenir d’ici la fin de la mise en œuvre du plan stratégique à relier tous les grands centres commerciaux et les sites de production industrielle du pays par voie ferrée afin d’impulser « le développement socio-économique des régions, à améliorer la qualité de vie des citoyens et à renforcer l’intégration nationale et sous-régionale ». Tout un chantier qui est pourtant pour la croissance économique de la première économie du continent.
Avec latribuneafrique