Le technicien franco-allemand a permis à la sélection nigériane de redevenir l’une des équipes phares du continent.
Avant que cet entraîneur de 64 ans ne prenne la tête de la sélection en août 2016, le Nigeria était au fond du trou. Deux fois de suite, l’équipe nationale avait échoué lors des qualifications pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN), une compétition que les Super Eagles ont remportée à trois reprises. Et les oiseaux de mauvais augure annonçaient un nouveau désastre lors des éliminatoires de la Coupe du monde en Russie.
Un sélectionneur qui dribble les polémiques
Sous la houlette de Gernot Rohr, la sélection s’est sortie à merveille du « groupe de la mort » : l’Algérie, le Cameroun (le tenant de la CAN) et la Zambie. Le Nigeria est la première équipe africaine à s’être qualifiée pour le Mondial, terminant même les éliminatoires invaincu. « Grâce à Rohr, la sélection s’est qualifiée en évitant les sueurs froides » souligne The Punch, le quotidien le plus lu à Lagos.
Dans un pays où les sélectionneurs subissent une très forte pression, du fait de la toute-puissance des médias, Gernot Rohr a su se tenir à l’écart des polémiques. Pour rester serein dans un pays où les « dysfonctionnements organisationnels » sont légion, le sélectionneur se ressource régulièrement à Bordeaux, la ville où il a élu domicile depuis qu’il a brillé en tant que défenseur – particulièrement rugueux – dans les années quatre-vingt avec la génération dorée des Girondins, celle des Jean Tigana, Alain Giresse et Marius Trésor.
LA FÉDÉRATION LUI A FIXÉ UN OBJECTIF TRÈS AMBITIEUX : ATTEINDRE LES DEMI-FINALES DE LA COUPE DU MONDE
Connu pour ses qualités de diplomate, Gernot Rohr a su se rendre incontournable au Nigeria. Il a réussi à détecter les jeunes talents qui ont redonné du relief au jeu des Super Eagles. Son contrat vient d’ailleurs d’être renouvelé pour deux ans. Et les dirigeants de la fédération lui ont fixé cette fois un objectif très ambitieux : atteindre les demi-finales de la Coupe du monde, un exploit jamais réalisé par une équipe africaine.
Lors du dernier Mondial au Brésil, les Super Eagles s’étaient arrêtés en huitième de finale. Le Nigeria a mis beaucoup de temps à digérer cette défaite face à la France sur le score de 2 à 0. « En quatre ans, cette sélection a gagné en cohésion », souligne Vanguard. Cet influent quotidien lagotien ajoute : « Sous la houlette de Gernot Rohr, les Super Eagles ont aussi fait le plein de confiance. Cette fois-ci, ils peuvent aller très loin ». Verdict en juin 2018.
Avec jeuneafrique