Après une année 2015 marquée par le repli des prix du baril de pétrole, le principal produit d’exportation du Nigéria, des experts anticipent désormais une dévaluation du naira, la monnaie locale. Le très conservateur président nigérian, Muhamadu Buhari ne l’a pas dit directement, mais il a laissé filtrer qu’on pourrait « introduire une certaine flexibilité » pour encourager l’arrivée de capitaux frais dans le pays
« Je suis bien conscient des difficultés pour plusieurs Nigérians à accéder aux devises. Cette situation et clairement le résultat d’une offre inadéquate sur le marché du change. Nous sommes en train d’examiner notre régime sur la question, afin d’attirer davantage d’investisseurs étrangers, mais aussi de voir comment limiter l’inflation », a déclaré le président Buhari alors qu’il présentait son budget 2016 devant le parlement nigérian, fin décembre 2015.
La situation sera très suivie par les investisseurs notamment étrangers du Nigerian Stock Exchange, le marché financier nigérian. Au terme du mois de décembre, sa perte de valeur annuelle s’affichait à -17,36%, après un repli de -16,14% à la même période en 2014. Ce repli est surtout le fait du désinvestissement de plusieurs étrangers, qui craignent de voir un naira plus faible plomber leurs rendements en dollar US.
Les analystes nigérians ne sont pas plus optimistes pour l’année 2016 qui, de leurs point de vue, connaitra une attraction des investisseurs dans les premières semaines, avant de plonger de nouveau si les fondamentaux actuels de l’économie ne s’améliorent pas. Le choix est donc étroit pour le gouvernement nigérian, s’il veut maintenir une certaine stabilité financière.
avec agenceecofin