La dernière enquête de la banque centrale nigériane sur la situation du marché du crédit bancaire du pays, révèle que les créances douteuses étaient en augmentation sur tous les segments, au cours du troisième trimestre 2016. Il s’agit notamment des prêts, garantis ou non, accordés aux individus, ceux donnés aux entreprises n’appartenant pas au secteur financier et ceux qui ont été accordés aux petites et moyennes entreprises et aux établissements financiers non bancaires.
Ses résultats sont en droite ligne avec l’analyse faite par Moody’s lundi 10 octobre, sur les cinq banques nigérianes qu’elle suit. L’agence de notation américaine, y a indiqué, que ces dernières (Zenith Bank, Guaranty Trust Bank, Access Bank, United Bank for Africa et First Bank of Nigeria), faisaient face à des défis liés au resserrement du crédit. Elle a par ailleurs estimé que l’encours de leurs prêts non performants enregistrera une augmentation record de 12%, durant les douze prochains mois.
Le pays le plus peuplé d’Afrique essuie des vents contraires qui se sont déjà traduit au terme du deuxième trimestre 2016, par sa première récession économique depuis plusieurs décennies. Dans une telle ambiance, les ménages manquent de liquidité, les investissements reculent et cela entraîne une baisse des chiffres d’affaires dans toutes les catégories d’entreprises, et donc de leurs capacités à refinancement leurs dettes. A cela il faut ajouter l’affrontement direct entre une politique monétaire qui prône la stabilité, et une politique budgétaire qui tarde à produire des effets concrets.
Mais pour autant, on ne frôle pas encore la catastrophe dans le système financier nigérian. Même si les cinq banques notées par Moody’s comptent parmi les plus importantes du pays, un autre rapport de la CBN a indiqué que le poids de ces dernières sur le marché a reculé au cours du premier semestre 2016. En termes d’actifs, elles ne pèseraient plus que 43,3% contre 60,6% en 2015. Sous le prisme des dépôts, elles regroupent sur la période, 52% des dépôts de la clientèle contre 53% l’année précédente.
Aussi le rapport de la banque centrale fait savoir que, même si les conditions se sont durcies, l’offre et la demande de prêts se sont améliorées au cours du troisième trimestre (quoi qu’à rythme plus modéré que sur le deuxième trimestre) et devrait continuer de croître d’ici la fin de l’année. Enfin les structures bancaires interrogées se disent optimistes quant à l’amélioration des taux de remboursement au cours du 4ème trimestre 2016.
avec agenceecofin