Le soft power chinois en Afrique vient de frapper à nouveau, cette fois au Nigeria où le bras armé de Pékin, l’EximBank compte financer 85% du méga-projet hydroélectrique de Mambila. Un complexe hydraulique qui devra renforcer la capacité électrique du pays de 3.050 MW, pour quelques 5,8 milliards de dollars.
Le gouvernement nigérian vient de confirmer que la China Civil Engineering Corp sera chargée de la construction d’une centrale hydroélectrique dans la région de Mambila (Sud-Est) du pays. Une unité qui devra générer 3.050 mégawatts. Coût de l’opération : 5,8 milliards de dollars. La Banque d’exportation et d’importation de Chine (EximBank of China) financera ce projet, dont la livraison est prévue dans 6 ans, à hauteur de 85%.
Ce mégaprojet dont Abuja ne financera que 15% des coûts, nécessitera la construction de 4 barrages et l’installation de plus de 700 km de lignes de transmission. Sur les 4 barrages prévus, le plus important aura une hauteur de 150 mètres, deux mesureront 70 mètres, d’autres unités de soutiens de 50 mètres sont également prévues. Ce projet vise à élargir la production électrique du pays, de manière à stimuler sa croissance économique après avoir essuyé une des plus importantes crises économiques de son histoire.
Objectif électrification
Le projet de Mambila vise également à améliorer l’accès à l’énergie électrique pour les 180 millions de personnes que compte le Nigeria. Le pays ne génère que près de 4.000 mégawatts, alors que l’Afrique du Sud dont la population totale représente le tiers de celle du Nigeria compte sur une capacité installée de 40.000 mégawatts ! Le gouvernement Buhari a fait de l’approvisionnement en électricité l’une de ses priorités, vu l’impact désastreux sur l’économie d’un côté et sur le quotidien des nigérians de l’autre de cette carence en énergie.
Abuja a pour rappel, sollicité en mai dernier 5,2 milliards de dollars de la Banque mondiale pour lui permettre d’accroître sa capacité de production électrique, élargir sa capacité de distribution et de transmission et accroître l’accès à l’électricité dans les zones rurales. Améliorer le réseau électrique hors des villes et des zones industrielles, permettra également au Nigéria de limiter le recours au fuel pour pallier à l’absence d’électricité. Une dépendance qui pousse certains à creuser des puits sauvages de pétrole, malgré le danger écologique que représente la prolifération de ce genre d’installations clandestines.
Avec latribuneafrique