Hier, la loi abrogeant la neutralité d’Internet a été publiée au registre fédéral américain, par la Commission fédérale des communications américaines (FCC). Les détracteurs du texte ont 60 jours pour l’attaquer en justice et empêcher sa mise en œuvre. Le texte, qui est passé en décembre, après un vote étriqué, vient annuler un texte voté en 2015 par l’administration Obama pour protéger la neutralité d’Internet, un concept mal compris par beaucoup.
La neutralité d’Internet (network neutrality) est un concept inventé en 2003 par le juriste américain Tim Wu, dans la revue Journal of Telecommunications and High Technology Law. C’est un concept régi par un principe cardinal selon lequel les flux d’informations ne peuvent être ni bloqués, ni dégradés, ni favorisés par les opérateurs de télécommunications.
Entre autres conséquences de la mise en œuvre de ce nouveau dispositif légal, les fournisseurs d’accès internet (FAI) pourront choisir d’allouer des vitesses de trafic à certaines plateformes. Par exemple, les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) pourraient payer les FAI pour avoir de meilleures vitesses d’accès à leurs plateformes. En matière de communication, ça signifie, par exemple, que les grandes multinationales pourraient toucher plus de personnes que les petites start-up.
Un autre scénario verrait les FAI faire payer les consommateurs pour avoir les mêmes vitesses d’accès aux vidéos qu’aux textes, par exemple, plus faciles à traiter.
Le texte abrogeant la neutralité d’Internet impactera également le monde de l’audiovisuel. Les nouveaux acteurs du secteur, en l’occurrence les plateformes de VoD comme Netflix, pourraient négocier des vitesses d’accès préférentielles à leurs sites, desservant ainsi le trafic vers les sites moins influents et moins fortunés.
Avec agenceecofin