L’adage dit que tout bon dirigeant se doit d’être le “premier vendeur de son entreprise”. Et l’occupation incessante du terrain est la qualité primordiale d’un commercial. Cela signifie-t-il qu’un dirigeant d’entreprise doit être, lui aussi, tourné exclusivement vers l’extérieur de son entreprise, quitte à en délaisser ses propres locaux ?
La prééminence du terrain
S’il existe une période critique de la vie d’une entreprise pendant laquelle un manager va privilégier son environnement externe, c’est notamment la phase de démarrage d’activité. Durant cette étape, un chef d’entreprise va consacrer toute son énergie à trouver des clients ou partenaires. Il sera donc assez peu présent physiquement dans les locaux de son entreprise, par nécessité. De même, d’autres événements impliquent une priorité donnée à l’extérieur de l’entreprise : développement commercial, implantation de l’entreprise dans une nouvelle zone géographique, ou phase intense de communication externe en sont quelques exemples. Enfin, de façon générale, un chef d’entreprise ne s’éloigne jamais très longtemps loin du terrain. Car l’intuition ne suffit pas à faire un bon dirigeant. Pour bien se focaliser sur les quelques points dont dépend la réussite d’un business, en avoir simplement la connaissance ne suffit pas, et il est souvent nécessaire de les ressentir concrètement.
L’importance vitale de l’interne
D’un autre côté, tout dirigeant doit aussi assurer une présence importante au sein de son entreprise. Tout d’abord car c’est l’endroit où il va impulser ses idées, fédérer ses collaborateurs autour de ses projets et susciter leur adhésion. Cette capacité d’entraînement, cette faculté à communiquer le “feu sacré”, ne peut correctement s’exercer que depuis l’intérieur. Car la communication non verbale et l’attitude positive se ressentent réellement physiquement. Et puis le bon sens populaire ne dit-il pas “loin des yeux, loin du cœur” ? L’attachement à son patron et le sentiment d’appartenance sont deux facteurs internes indispensables à la réussite d’une entreprise. D’autre part, l’autre fonction incontournable du dirigeant est de gérer ! Ce qui peut sembler un euphémisme nécessite de savoir ce qui se passe réellement dans l’entreprise, et ce à tous les échelons. Ce n’est qu’en étant présent dans son entreprise qu’un dirigeant peut détecter tout un ensemble de signaux indispensables à son management et non visibles depuis l’extérieur : l’état d’esprit de son personnel, la perception interne de l’offre de produits et services, le niveau d’assimilation des décisions stratégiques par ses équipes… Enfin, si la délégation des responsabilités et des décisions est une bonne pratique, elle nécessite un contrôle régulier et efficace. Déléguer n’est pas abandonner son équipe managériale. Il est de la responsabilité de tout dirigeant de vérifier régulièrement le bon déroulement de sa production. La présence du chef d’entreprise in situ est un bon moyen de doser et d’adapter le niveau de contrôle, et donc d’autonomie de décisions.
Finalement, un dirigeant se doit d’être présent aux deux niveaux, en interne et en externe. Un bon dirigeant adresse l’ensemble des “parties prenantes” de son entreprise, et prend le pouls de l’ensemble de l’écosystème de sa société : de ses clients, de ses fournisseurs, de ses collaborateurs, de ses banquiers… Il nourrit ses choix et ses décisions à partir de tous les éléments qu’il collecte ainsi, et doit veiller à un équilibre permanent entre les deux mondes, interne et externe.