Sur fond de restrictions imposées par les USA, l’Inde essaye de sauvegarder certains contrats, notamment avec la Russie. Et il semble qu’elle y arrive.
Moscou et New Dehli s’efforcent d’entretenir les accords commerciaux et d’investissement mutuels et les protéger, écrit mercredi le site d’information Expert.ru. Ainsi, ils travaillent sur la mise en place d’une zone de libre-échange entre l’Union eurasiatique (UEE) et l’Inde et cherchent à stimuler les liens économiques russo-indiens. D’après le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, pendant la visite de Narendra Modi a été évoquée la «coopération dans le secteur spatial, y compris la coopération sur notre système GLONASS, la construction aéronautique, la construction automobile, la pharmaceutique, l’industrie chimique et bien d’autres». D’ici 2025 les deux pays ont l’intention d’atteindre 30 milliards de dollars d’échanges (contre moins de 10 milliards de dollars actuellement, selon le journal indien The Economic Times).
L’Inde fait partie des plus grands acheteurs d’armements, et à l’heure actuelle montant des contrats russo-indiens avoisine 12 milliards de dollars, y compris pour l’achat de systèmes antiaériens S-400 et quatre navires de guerre. D’autres pays, dont les USA, sont également au courant de ces possibilités.
Washington a insinué plusieurs fois que les Indiens devaient acheter des armes à l’Amérique et non à la Russie. Et à présent les Américains sont passés des menaces à l’acte. Conformément à l’Acte sur la lutte contre les adversaires de l’Amérique par les sanctions (CAATSA) signé en août 2017, Washington est prêt à punir tout pays qui achète des armements russes. New Delhi y compris.
Certains analystes écrivent déjà que les autorités indiennes capituleront et renonceront à l’achat d’armements russes. Mais d’autres n’y croient pas.
«Les militaires indiens pensent que les fournitures de S-400 ont une importance cruciale. Ils pourraient faire face aux missiles et aux avions furtifs élaborés actuellement par la Chine, ainsi que niveler les capacités du Pakistan», écrit The Times of India. C’est pourquoi «si les USA décrétaient des sanctions contre l’Inde suite à l’achat de S-400, les autorités indiennes se retrouveraient sous une très forte pression politique concernant le refus de toute transaction d’armement sérieuse avec les compagnies américaines», estime pourtant le président du Forum de partenariat stratégique américano-indien Mukesh Aghi.
Le Pentagone a conscience de cette menace, c’est pourquoi Narendra Modi s’est trouvé un allié en la personne du ministre de la Défense James Mattis. Ce dernier a déjà exigé du congrès l’autorisation pour faire une exception pour l’Inde et d’autres pays qui «tentent de renoncer à l’achat d’armements russes» dans le cadre du CAATSA pour ne pas dégrader les relations avec eux. Et ce pour la joie de Moscou.
Avec sputnik