Avocat de formation, le nouveau Président Ghanéen fait partie de l’establishment politique du pays, puisqu’il est le fils de Edward Akufo-Addo, l’un des pères de l’indépendance (les « Big Six ») qui fut également un éphémère Président de la République d’août 1970 à Janvier 1972, avant d’être renversé par un coup d’Etat. Père et fils sont tous deux juristes et ont étudié en Grande Bretagne, Akuffo-Addo père ayant poursuivi des études de mathématiques, de philosophie et de sciences politiques au sein de la prestigieuse université d’Oxford. Quant au fils, il passe par les bancs du Lancing College, dans le Sussex, avant lui aussi de rejoindre Oxford puis de passer le barreau britannique au milieu des années 70.
Un enfant francophile de la Nomenklatura Ghanéenne
Doté d’un accent britannique aux relents typiquement aristocratiques que certains de ses détracteurs l’accusent de cultiver volontairement, Nana Akufo-Addo est également francophile, du fait d’un passage par l’hexagone de près de cinq années de 1970 à 1975 au service du cabinet Coudert Brothers, dissous depuis.
En 1976, le nouveau Président du Ghana revient à Accra, où il travaille pendant quatre ans comme avocat au sein du cabinet « U.V Campbell », avant de voler de ses propres ailes en fondant en 1979 sa propre enseigne « Akufo-Addo, Prempeh & Co ». Au fil des ans, son cabinet devient l’un des plus influents et florissants du Ghana, accueillant en son sein plusieurs générations d’avocats de premier plan.
Carrière politique et ascension
La décennie des années 80 sera celle de l’entrée en politique de Nana Akufo-Addo, qui s’impose peu à peu comme l’une des figures emblématiques de la contestation du pouvoir militaire et du retour au pluralisme et à la démocratie. A ce titre, il est la cheville ouvrière du New Patriotic Party (NPP) et finance son organe de presse principal, « the Statesman ». Il s’exprime très régulièrement sur les ondes internationales, et notamment de la BBC, très suivie au Ghana, et devient rapidement un visage familier des ghanéens, avec ses inamovibles et caractéristiques petites lunettes de vues rondes. Dès 1996, il est élu membre du parlement représentant la circonscription de Abuakwa dans l’est du pays, et continue à être l’une des figures de proue de l’opposition au régime de Jerry Rawlings.
Entrée au gouvernement et tentatives aux présidentielles
Avec l’arrivée au pouvoir de John Kufuor, leader du NPP en 2001, Nana Akufo-Addo entre au gouvernement en tant que ministre, occupant d’abord le portefeuille de la justice, avant de devenir ministre des affaires étrangères, poste qu’il conserve jusqu’en 2007. Il cultive alors son réseau international et s’illustre par ses capacités de négociateur lors des diverses crises qui émaillent la sous-région, notamment au Libéria.
En 2008, il se présente à l’élection Présidentielle en tant que candidat du NPP, mais échoue face à John-Atta Mills. Quatre ans plus tard, après le décès inattendu de Mills, Nana Akufo-Addo échoue à nouveau, mais cette fois d’une très courte tête face à John Dramani Mahama lors d’un scrutin contesté. Il se refuse toutefois à laisser s’installer une crise institutionnelle et reconnaît sa défaite après la validation de l’élection par la cours constitutionnelle. De 2012 à 2016, il mènera une opposition féroce à Mahama, axant sa campagne sur la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, et réussissant à se refaire nominer par son parti pour être candidat au dernier scrutin, malgré quelques contestations internes. Cette stratégie s’avérera payante, puisque Nana Akufo-Addo est désormais le nouveau maître d’Accra.