Mutinerie : Le camp FPI dirigé par Pascal Affi N’Guessan dénonce le « paiement d’une rançon pour une paix éphémère », après la mutinerie du Contingent 8400. A lire ci-dessous, la déclaration de sa porte-parole Agnès Monnet.
La situation socio-politique en Côte d’Ivoire est marquée, depuis le début de cette année 2017, par des mutineries à répétition de factions au sein de l’armée ivoirienne, notamment le contingent 8 400 issu des Forces Armées des Forces Nouvelles (ex FAFN), intégré à l’armée régulière à la fin de la crise post-électorale de 2010 dans le cadre du programme de restructuration et de réforme de l’armée.
Ces mutineries interviennent suite aux promesses non tenues d’abord par M. Ouattara dans sa quête effrénée du pouvoir, alors candidat à l’élection présidentielle de 2010, pour rallier des milices armées à sa campagne militaire en vue de déloger le Président Laurent Gbagbo, et ensuite par le Gouvernement qui, en payant aux mutins sur des fonds publics en janvier 2017 une avance de 5 millions de FCFa, a explicitement endossé cette dette privée contractée par M. Ouattara.
Pour une paix …
Dans un élément vidéo diffusé le jeudi 11 mai 2017 à la télévision, un militaire présenté comme le porte-parole des mutins a présenté en leurs noms des « excuses », avant d’annoncer au Chef de l’Etat qu’ils renonçaient « définitivement à toute revendication d’ordre financier ».
Contre toute attente, cette annonce a eu pour effet d’exacerber la colère des mutins qui, quelques heures seulement après celle-ci, ont repris les tirs dans plusieurs casernes du pays, occasionnant morts d’hommes, traumatismes au sein des populations et suspension des activités économiques, mais aussi, plus tard, la découverte d’une importante cache d’armes à Bouaké au domicile du directeur de protocole de l’Assemblée nationale, M. Soro Guillaume.
En réaction, le Gouvernement par la voix du ministre de la Défense a décidé d’opter pour la fermeté en lieu et place de la négociation avec les insurgés. Face à l’échec de cette stratégie qui s’est heurtée à la détermination des mutins, le Gouvernement s’est résolu à payer dès à présent 5 000 000 FCFA à chacun des 8400 mutins et le reliquat de 2 000 000 d’ici la fin du mois de juin, dans le cadre d’un accord obtenu après négociations.
« LE FPI S’ÉTONNE QUE LE GOUVERNEMENT OPTE POUR LA VOIE CONJONCTURELLE DU PAIEMENT D’UNE RANÇON EN VUE D’OBTENIR UNE PAIX ÉPHÉMÈRE »
Soit un total de près de 101 milliards FCFA (100 800 000 000). Le FPI note qu’en dépit de toutes les manœuvres dilatoires et de communication du pouvoir en vue de cacher au monde entier la faillite de l’Etat, ces mutineries interviennent dans un contexte général de mécontentement exprimé par l’ensemble des couches socio-professionnelles, dont les paysans, les fonctionnaires, les élèves et étudiants, les démobilisés…
Le FPI s’étonne que le Gouvernement ne choisisse pas une voie de règlement structurel de cette crise et préfère plutôt opter pour la voie conjoncturelle du paiement d’une rançon en vue d’obtenir une paix éphémère alors même qu’aux masses laborieuses, Il ne prête aucun égard à leurs légitimes revendications.
Le FPI s’incline devant la mémoire des disparus, souhaite prompt rétablissement aux blessés et apporte sa compassion à toutes les victimes de cette autre manifestation de la crise que la Côte d’Ivoire vit depuis l’accession brutale de M. Ouattara au pouvoir d’Etat et qui montre bien son échec à ramener la paix dans notre pays dans le cadre d’un réel processus de réconciliation.
Le FPI exhorte M. Ouattara et son Gouvernement, arrivés au pouvoir par la force des armes et non des urnes ; ce qui les met dans une situation d’otages de bandes armés, à tirer toutes les conséquences de leur échec et à démissionner du pouvoir.
Enfin, le FPI lance un appel national à la mobilisation de tous nos compatriotes à une marche de protestation le 17 juin 2017 à Abidjan contre le pouvoir liberticide, incompétent et appauvrissant de M. Ouattara.
Avec andresilverkonan