A l’annonce du choix du Royaume-Uni de sortir de l’Union européenne, Moody’s réduit la perspective de notation souveraine du pays. Le Brexit ouvre une période d’incertitude commerciale, et des perspectives dégradées de croissance du PIB…
Dans la foulée de l’annonce du Brexit, Moody’s a aussitôt mis Londres sous pression en modifiant la perspective d’émetteur long terme du Royaume-Uni ainsi que la notation de sa dette… L’agence de notation ramène ainsi ses perspectives de ‘stable’ à ‘négative’.
En revanche les deux notations sont confirmées à ‘Aa1′. Selon Moody’s, le vote en faveur de la sortie de l’Union européenne (‘Aaa’, ‘stable’) lors du référendum est annonciateur d'”une période prolongée d’incertitude pour le Royaume-Uni, avec des conséquences négatives pour les perspectives de croissance à moyen terme du pays”.
Essoufflement commercial
Selon Moody’s, le Brexit ouvre une période de négociations commerciales, période durant laquelle l’agence de notation “attend une incertitude accrue, une perte de confiance, une baisse des dépenses et des investissements qui aboutiront à une croissance plus faible”.
A plus long terme, si le Royaume-Uni ne parvient pas à des accords de commerce alternatifs favorables avec l’Union européenne et d’autres pays, ses perspectives de croissance seront sensiblement plus faibles que prévu…
Diminution de richesse
Selon Moody’s, de nombreuses décisions de dépenses et d’investissements sont susceptibles d’être mises en attentes durant cette période, compte tenu du degré élevé d’incertitude sur l’avenir des relations commerciales entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Les conditions financières seront probablement plus serrées afin de refléter la hausse des primes de risque…
Ce contexte va accroître le coût du financement. Ce ralentissement économique s’accompagnera d’un tassement de la consommation domestique. Ces données se traduiront par une perte de 0,5% de croissance du PIB réel en 2016, et 1% d’impact sur le PIB 2017. Précédemment, l’agence attendait respectivement à 1,8% et 2,1% de croissance
Difficulté d’assainissement de la dette
Avec le Brexit, le Royaume-Uni va perdre en efficacité et en lisibilité de sa politique économique. De même sa puissance institutionnelle risque de s’altérer et le gouvernement britannique va devoir faire évoluer sa réglementation tout en veillant à conserver sa puissance institutionnelle.
Les perspectives de croissance du PIB et la force institutionnelle du Royaume-Uni étant amoindries, les finances publiques vont probablement s’affaiblir… Malgré les économies réalisées sur la contribution à l’Union européenne, le ratio de la dette publique devrait grimper davantage que Moody’s ne l’avait jusqu’ici anticipé. Par conséquent, le Royaume-Uni, qui dispose déjà de l’un des plus importants déficits budgétaires des économies avancées, risque de voir son plan d’assainissement s’allonger de plusieurs années, notamment avec une croissance de PIB désormais réduite…
Moody’s casse aussi la Banque d’Angleterre
Parallèlement à cette décision de dégradation des perspectives pays, Moody’s a aussi ramené de ‘stable’ à ‘négative’ la perspective de note ‘Aa1’ de la Banque d’Angleterre. Les évaluations ‘Aa1’/ ‘P-1’ sont confirmées sur les notations des obligations à long terme, à court terme en monnaie locale et en devises étrangères…
Avec Boursier