S’agissant du plafonnement des transferts d’argent internationaux par les entreprises de transferts de fonds de la sous-région, certains experts invoquaient la raréfaction des devises dans le système bancaire et financier sous-régional.
Avec la décision du plafonnement des transferts d’argent du Gabon vers l’extérieur, l’on se rend compte que la situation semble bien plus préoccupante.
Car, selon Joël Damas, administrateur général de MoneyGram au Gabon, le pays réalise 90 % de ses mouvements de fonds vers l’extérieur. Du coup, il est classé dans la catégorie des « pays nets envoyeurs ».
Toutes choses qui ont conduit l’opérateur à fixer le plafonnement des envois de fonds à l’extérieur du Gabon entre 250 000 et 500 000 FCFA.
« Depuis le 21 janvier dernier, nos clients sont soumis à des plafonnements d’envoi, pour les opérations de transfert d’argent uniquement (…) Les mesures de plafonnement ont été prises, pour le cas de MoneyGram, par notre maison-mère, MoneyGram international », confie l’administrateur général dans les colonnes du quotidien progouvernemental.
La raison de ce plafonnement, indique-t-il, se trouve dans le mécanisme même des opérations de transferts de fonds.
« S’agissant des envois au niveau du Gabon pour l’étranger, le client paye à nos guichets en francs CFA, et MoneyGram international paye en devises. Pour les envois au départ de l’étranger, le client paye en devises et nous réglons ici en monnaie locale. Le lendemain, nous payons MoneyGram international pour compenser ce qu’ils ont payé à l’étranger », explique-t-il.
Le Gabon qui compte des milliers d’étudiants dans le monde, effectue plus de transferts de fonds vers l’extérieur, et ne reçoit presque rien en retour. A cause du manque de dynamisme de la diaspora gabonaise, des déficits apparaissent dans le compte réception, et le rétablissement de l’équilibre dans les flux financiers du pays devient difficile.
Une situation qui amène du coup la société et les autres opérateurs du pays, à solliciter « un besoin de rapatriement de ces devises », les banques locales n’étant pas à même d’acheter autant de devises sur le marché international.
Pour mémoire, en 2018, le Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale indiquait que « la zone CEMAC est structurellement déficitaire dans ses flux financiers avec l’extérieur ».
Entre 2013 et 2016, l’espace communautaire, de manière globale, avait réalisé 2 228,76 milliards FCFA d’envois alors que les réceptions se situaient à 1 171,92 milliards, soit un gap de 1 056,84 milliards.
Avec le nouveaugabon