Quand Donald Trump a une idée en tête, rien ne l’arrête. Même pas les avertissements de la plus grande instance sportive de football. Après un tweet malhabile dans lequel il a menacé ouvertement de sanctions économiques les pays qui ne soutiendraient pas la candidature du trio américano-canado-mexicain à l’organisation de la Coupe du monde 2026, la Fédération internationale de football association (FIFA) a réagi en rappelant au président américain les règles éthiques qui interdisent l’ingérence politique dans ce genre de compétition.
The U.S. has put together a STRONG bid w/ Canada & Mexico for the 2026 World Cup. It would be a shame if countries that we always support were to lobby against the U.S. bid. Why should we be supporting these countries when they don’t support us (including at the United Nations)?
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) April 26, 2018
Deuxième ingérence politique en une semaine
Un reproche qui n’a de toute évidence servi à rien puisque le résident de la Maison Blanche en a remis une couche hier 30 avril, lors d’une conférence de presse conjointe à Washington avec le président nigérian Muhammadu Buhari. “J’espère que tous les pays africains et les pays à travers le monde vous soutiendront, et qu’ils soutiendront également notre candidature avec le Canada et le Mexique pour la Coupe du monde 2026”, a déclaré Trump en direction de son invité. “Nous regarderons très attentivement, et nous apprécierons toute l’aide qu’ils peuvent nous apporter pour cette candidature”, a-t-il ajouté.
Sans le dire ouvertement cette fois-ci, Donald Trump semble encore une fois lier ce soutien sportif à une aide économique américaine, surtout qu’il avait souligné, juste avant son appel, que les États-Unis espéraient ”être le partenaire économique de choix sur le continent (africain) et dans le monde”.
Trump risque de griller les chances de la candidature nord-américaine
C’est donc la deuxième fois en une semaine que le président américain prend officiellement la défense de la candidature nord-américaine en faisant pression sur ces partenaires. Un lobbying provocateur qui pourrait bien se révéler contre-productif. En effet, plusieurs experts estiment que l’intervention de Trump représente davantage un boulet qu’un appui.
“Je pense que Trump a peut-être coulé la candidature”, estime même Andrei Markovits, professeur à l’université du Michigan et co-auteur d’un livre sur le football aux États-Unis dans une déclaration rapportée par l’AFP. Selon le spécialiste, cela donnerait aux pays qui n’avaient pas encore fait leur choix un prétexte bienvenu afin de soutenir la candidature marocaine.
Pour rappel, l’hôte de la Coupe du monde 2026 devrait être annoncé au congrès de la FIFA à Moscou le 13 juin prochain, soit la veille du début de la prestigieuse compétition qui se tiendra cette année en Russie. Cependant, il est possible qu’il n’y ait pas de vote, car une équipe spéciale d’évaluation de la FIFA a le pouvoir d’exclure l’un ou l’autre des candidats devant le congrès s’ils ne respectent pas leurs exigences.