Les Lions de la Teranga n’ont laissé aucune chance à la Pologne mardi 19 juin à Moscou. M’Baye Niang a réalisé un grand match.
Avant le coup d’envoi du Mondial, le groupe du Sénégal était annoncé comme le plus indécis. Il l’est devenu encore plus avec la victoire du Japon face au favori, la Colombie, mardi 19 juin en début d’après-midi (2-1). De quoi rendre, dans la foulée, le choc entre la Pologne et les Lions de la Teranga encore plus crucial dans la course à la qualification. Une pression en plus sur les épaules des joueurs d’Aliou Cissé ? Pas le moins du monde, visiblement. Ni ça, ni les quatre défaites en autant de rencontres des autres équipes africaines n’ont effrayé Sadio Mané et ses coéquipiers sur la pelouse de Moscou.
Après un round d’observation où les deux équipes tentaient d’intimider l’adversaire dans l’impact physique, c’est le Sénégal qui a peu à peu pris l’ascendant en première mi-temps. Au milieu de terrain, Alfred N’Diaye et Idrissa Gueye récupéraient de nombreux ballons et bloquaient la Pologne dans le développement de son jeu. D’abord maladroits, à l’image de M’Baye Niang qui dévissait sa frappe (19e), les attaquants sénégalais ont peu à peu utilisé ces munitions à bon escient.
À la 37e minute, M’Baye Niang, monté progressivement en puissance, servait Sadio Mané à l’entrée de la surface de réparation polonaise. L’attaquant de Liverpool trouvait à son tour Idrissa Gueye, dont la frappe contrée par Cionek trompait Szczesny, le gardien d’Europe de l’Est (1-0, 37e). Le Sénégal prenait l’avantage. Dans les minutes suivantes, Salif Sané, du haut de son 1 mètres 96, était même tout proche de doubler la mise sur un corner. Mais le défenseur écrasait sa tête au sol alors que le but semblait grand ouvert.
M’Baye Niang a brillé
On ne sait pas ce qu’a dit Aliou Cissé à ses hommes à la pause. Mais le capitaine de l’équipe de 2002, qui avait connu le même scénario lors de la victoire face à la France, a sûrement eu les mots justes. Au retour des vestiaires, le Sénégal a fait le dos rond pendant dix minutes, le temps de voir la Pologne se découvrir et se procurer deux occasions que ni Lewandoski, ni Piszczek, ne transformaient (50e, 55e). Puis, sur une passe en cloche catastrophique de Krychowiak dans son propre camp, M’Baye Niang profitait d’une énorme mésentente entre le gardien Szczesny et sa défense pour pousser le ballon dans le but vide (2-0, 60e). Ensuite, il fallait gérer sans faire de bêtises.
Ce qu’on fait avec application les coéquipiers de Kalidou Koulibaly, patron de la défense, jusqu’à la 86e minute, où, sur un long coup franc, Krychowiak se trouvait libre de tout marquage pour réduire le score (2-1). Dans les dernières minutes, haletantes, les Lions conservaient leur avantage pour fêter avec succès leur retour en Coupe du monde.
M’Baye Niang, qui a fait de nombreuses différences balle au pied, s’est donc imposé comme le premier héros des Lions en Russie. Pourtant, ce jeune prodige (23 ans) se noyait dans son talent depuis plusieurs saisons. Son club, le Milan AC, peu convaincu, l’a d’ailleurs prêté à d’autres formations lors des quatre dernières saisons. Mais ce 19 juin, sur la pelouse de Moscou, alors que Sadio Mané n’a pas réalisé une grosse prestation, Niang a signé son retour.
Le Sénégal, lui, tentera d’enchaîner une deuxième victoire de rang face au Japon, dimanche prochain, pour s’ouvrir en grand le chemin des huitièmes de finale.
Avec jeuneafrique