Ils ont tous des patronymes camerounais : Kylian Mbappé, Samuel Umtiti, Brel Embolo, Yvon Mvogo et François Moubandje, mais ont choisi de défendre les couleurs de la France et de la Suisse.
Les Lions indomptables n’attirent plus. Cinq joueurs qui auraient pu défendre les couleurs du Cameroun ont délibérément choisi de vendre leurs talents ailleurs. De tous ces binationaux d’origine camerounaise qui disputent le Mondial russe en ce moment, le plus illustre, Kylian Mbappé, est le seul qui est né à l’étranger. Fils de Wilfrid Mbappé Lottin, un ancien footballeur camerounais, et de Fayza Lamari, d’origine algérienne, c’est un peu naturellement que Kylian Mbappé est venu au monde avec un ballon sous son berceau. Il commence le football à l’AS Bondy, où son père s’est reconverti entraîneur à la fin de sa carrière de footballeur amateur.
Très doué, le jeune Mbappé va brûler les étapes. Après une saison réussie à l’As Monaco, il intègre l’équipe fanion de France en mars 2017, à seulement 18 ans. Cela fait de lui l’un des plus grands espoirs du football au monde. Mais samedi dernier, pour l’entrée en scène des Bleus, face à l’Australie, sa prestation n’a pas été remarquable. Un bon appel en profondeur dès la 3e minute et puis… plus rien, le black-out total. Dans l’axe comme sur l’aile. Il aura l’occasion de se faire pardonner face au Danemark et au Pérou. Eduqué et programmé par ses parents pour jouer pour la France, il dit ne s’être jamais posé de question sur son choix de nationalité sportive.
Umtiti parti du Cameroun à deux ans
Quant à son coéquipier, Samuel Umtiti, il a également eu une prestation moyenne face à l’Australie, pour dire le moins. Ses anticipations bien senties avant la pause ont permis de faire remonter son équipe. Les deux ballons chauds qu’il sauve en fin de match ont permis aux Bleus d’éviter le pire. Sauf que sa main inexplicable a offert l’égalisation aux Australiens. Fébrile depuis le mois de mars en équipe de France, le défenseur central du Fc Barcelone a démarré cette compétition par une nouvelle boulette.
Né le 14 novembre 1993 à Yaoundé, Samuel Umtiti s’installe en France avec ses parents alors qu’il n’a que deux ans. Il commence la pratique du football à l’âge de 5 ans dans un club du 5e arrondissement de Lyon. Repéré à l’âge de 8 ans, il répond à l’invitation de l’Olympique lyonnais pour poursuivre sa formation au sein du club. Souvent surclassé dans les catégories jeune de l’OL, Samuel Umtiti évolue à ses débuts au poste d’attaquant, avant d’être repositionné milieu de terrain et enfin défenseur. Performant à ce poste, il est régulièrement convoqué dans les sélections jeunes en France. Avec la catégorie des U20, il remporte le Coupe du monde 2013. Approché à la veille du Mondial brésilien 2014 par les autorités en charge du football camerounais dans le but de le persuader de changer de nationalité sportive, il décline l’offre.
Yvon Mvogo ne se sent pas camerounais
Pendant la période de préparation de la Coupe du monde 2014, Volke Finke, le sélectionneur des Lions indomptables de l’époque, souhaitait renforcer son équipe. C’est ainsi que le technicien allemand ne reste pas insensible aux performances d’Yvon Mvogo, le jeune portier des Young Boys de Berne, né à Yaoundé le 6 juin 1994, et arrivé en Suisse à l’âge de six ans. Il refuse l’offre camerounaise sous prétexte qu’il « se sent Suisse à 100% » et parce qu’il ne choisit « jamais la voie de la moindre résistance ». Il est d’ailleurs appelé pour la première fois par Vladimir Petkovic à participer à un stage de préparation avec l’équipe de Suisse en novembre 2014. Pas sûr qu’il dispute la moindre minute lors de ce mondial russe, puisqu’il est considéré dans la hiérarchie des gardiens de but Suisse, comme le troisième choix.
Breel Embolo : la Suisse se l’arrache
Breel Embolo, né le 14 février 1997 à Yaoundé, a également été suivi par Volke Finke, pendant qu’il disputait les matchs de Ligue des Champions avec le Fc Bale, en 2014. Mis au parfum de cette nouvelle, les autorités helvétiques vont se dépêcher de naturaliser le jeune prodige camerounais. A 17 ans et 263 jours, Embolo devient le sixième plus jeune buteur de l’histoire de la Ligue des champions, face à Ludogorets (victoire 4-0).
De retour de blessure, l’attaquant de Schalke semble en forme. En plus, le jeune Bâlois incarne à merveille la nouvelle génération décomplexée que le public suisse adore. Entré en fin de partie face au Brésil, il a contribué, grâce à son pressing, à contenir les assauts des quintuples champions du monde.
François Moubandjé veut se faire une place au soleil suisse
Le troisième camerounais de la Nati, la sélection Suisse de football, se nomme François Moubandjé. Né le 21 juin 1990 à Douala, le latéral gauche de Toulouse Fc est arrivé en Suisse très jeune. Il a commencé le football au FC St-Jean-devenu depuis 2013 l’Olympique de Genève FC – avant d’intégrer le Centre de formation du Servette FC à l’âge de 13 ans. Il rejoint le FC Meyrin lorsqu’il a 16 ans, et évolue avec le club en 1re ligue (troisième division suisse) jusqu’à la pause hivernale 2009-2010. Lors de la saison 2011-2012 en Super League Suisse avec le Servette FC, qui finit quatrième, il réalise une grande saison et connaît ses premières apparitions sous le maillot helvétique chez les espoirs.
Transféré à au TFC en 2014, il y est toujours. Avec la Nati, le Genevois a démontré à plusieurs reprises qu’il était en mesure de relayer le titulaire Ricardo Rodriguez, dans un registre similaire. Pas évident toutefois de bousculer l’ordre établi pendant ce mondial. Il dit n’avoir jamais été approché par le Cameroun.
Avec journalducameroun