Plus aucune équipe africaine n’est en course dans la Coupe du monde 2018 qui se tient actuellement en Russie. Tour à tour, l’Egypte, le Maroc, la Tunisie, le Nigeria et enfin le Sénégal ont été sortis de la compétition. Cela n‘était plus arrivé depuis huit éditions de la Coupe du monde.
L’Afrique à genou ce jeudi 28 juin après l‘élimination brutale des Lions de la Teranga du Sénégal. Les poulains d’Aliou Cissé ont payé cher les cartons accumulés le long de la compétition. À score égal avec le Japon pour la 2e place dans le groupe H (4 points, 4 buts marqués et 4 encaissés pour les deux équipes), le Sénégal a été la première sélection au monde à faire les frais de la nouvelle règle de la FIFA sur le fair-play qui stipule qu’en cas d‘égalité complète, on se réfère au nombre de cartons glanés.
Évidemment, la désillusion est grande autant que l’ont été les espoirs. L’Afrique se rêvait au moins en huitièmes de finale de cette Coupe du monde, d’autant qu’elle avait les effectifs pour. Mais – outre le Sénégal – l’Egypte, le Maroc, la Tunisie, le Nigeria ont fait des entrées boiteuses dans la compétition avec une défaite chacun au moins à leur compte.
L’Egypte n’a pas pu faire mieux que trois défaites en trois matches. Quant à la Tunisie, la victoire ne lui a souri que ce jeudi, face au Panama (2-1). Le vestiaire marocain, lui, a fini la compétition sur un bilan de deux défaites pour un nul, alors que le Nigeria affiche à son compteur deux défaites pour victoire. Les Lions de la Teranga ont frôlé de peu la qualification avant de se faire assommer par la Colombie dans le dernier quart d’heure de jeu (0-1).
Football africain en déclin
Sur les raisons d’une telle débâcle, qui n‘était plus arrivée depuis 1982, les avis divergent. En premier lieu, l’arbitrage qui a parfois été controversé. C’est notamment le cas lors du match entre le Maroc et le Portugal lors duquel Hervé Renard a estimé que son équipe aurait dû bénéficier d’un penalty. « Quand on regarde tous les faits de jeu qui se sont produits contre le Portugal, c’est une injustice totale. Sur le but encaissé au bout de quelques minutes, il y a une énorme faute de Pepe au premier poteau. Pourquoi ne l’a-t-on pas vue ? », a-t-il dit en conférence de presse d’avant match contre l’Espagne.
La VAR a encore fait débat dans la rencontre Sénégal – Colombie lors du contact dans la surface entre le Sénégal et le Colombien Davinson Sanchez (17). Bien que sifflé par l’arbitre central, le penalty a été annulé après consultation de celui-ci des arbitres vidéo.
Mais ces controverses suffisent-elles à elles seules à expliquer la déconvenue des équipes africaines à ce Mondial ? Assurément non. La prestation des équipes africaines est sans aucun doute le miroir de ce qu’est aujourd’hui le niveau du football africain. Un football dont les championnats sombrent dans la léthargie. Les meilleurs espoirs et perles sont vendus aussitôt qu’ils éclosent, tandis que ceux qui restent n’ont de salaire que de nom.
Star de championnats européens dans lesquels ils sont payés à des sommes astronomiques, les meneurs des équipes africaines craignent parfois de se blesser et ainsi risquer leur place en club pour des salaires hypothétiques que leur verseraient leurs fédérations nationales. Pourtant, cette fois au moins, les fédérations s‘étaient assurées de régler tous les problèmes relatifs aux primes et salaires. Mais, visiblement, les dieux du foot en ont décidé autrement.
Toujours est-il que cette amère expérience du Mondial 2018 est une opportunité flagrante pour les dirigeants du football africain de s’interroger sur le mal qui le ronge.
Avec africanews