Les consommateurs européens vont devoir patienter encore un peu avant de savoir combien leur coûteront les communications passées au sein de l’Union, pendant leurs déplacements.
Le cas est suffisamment rare pour être souligné. Ce vendredi matin la Commission a retiré sa proposition de texte sur les frais d’itinérance en Europe, cinq jours après l’avoir publiée. Jean-Claude Juncker, le président de la commission européenne en a expressément réclamé une nouvelle version.
En début de semaine, la Commission européenne avait proposé un texte permettant aux opérateurs télécoms de facturer les appels passés sur mobile depuis l’étranger, ou la consommation de données, au-delà de certains seuils. Ce alors même que les frais de roaming (surfacturation pour dès lors qu’on utilise son mobile à l’étranger) doivent disparaître en juin 2017.
Privilégier les consommateurs
Les seuils fixés par la commission visaient à protéger les opérateurs télécoms contre d’éventuels abus. La principale crainte des opérateurs étant de voir fleurir une concurrence nouvelle qui pourrait à partir d’un pays faiblement peuplé (comme le Luxembourg), proposer des forfaits à des prix très attractifs. Les abonnés pourraient alors l’utiliser à l’étranger, sur les réseaux des autres opérateurs.
«Que ce soit bien clair, nous avons mis fin aux frais d’itinérance», a défendu mercredi le porte-parole de la Commission, Margaritis Schinas, lors du point presse quotidien. «Les Européens qui voyagent le font en moyenne 12 jours par an. La Commission, avec ses lignes directrices, est allée bien plus loin en abolissant les frais d’itinérance pour au moins 90 jours par an». L’argument n’a pas convaincu la présidence européenne, qui plaiderait pour un dispositif plus généreux pour les consommateurs.
avec