Mauvaise nouvelle pour les sujets de sa gracieuse majesté. Alors que l’économie britannique avait jusqu’ici fait preuve d’une certaine résistance, en dépit des incertitudes générées il y a un an par le vote en faveur du Brexit (sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne), son principal moteur, la consommation des ménages, pourrait bientôt caler, d’après Axelle Lacan, économiste spécialiste du Royaume-Uni et de la France chez Coe-Rexecode.

“Nous avions tablé sur une forte dépréciation de la monnaie, provoquant une hausse de l’inflation (du fait du renchérissement mécanique des produits importés, NDLR), une perte de pouvoir d’achat et donc un tassement de la consommation. C’est ce qui s’est passé (…), mais la baisse de la consommation s’est matérialisée seulement au premier trimestre. La raison en est simple : comme les Britanniques avaient prévu cette montée des prix, ils ont anticipé leurs dépenses, ce qui a permis à l’économie de tenir le choc. Mais, en 2017, elle risque de souffrir : au premier trimestre, sa croissance est passée au-dessous de celle de la zone euro (+ 0,3% contre + 0,5%)”, souligne l’expert.

En outre, un probable enlisement des négociations avec l’Union européenne sur le Brexit devrait déprimer un peu plus l’économie du pays. “Les divergences (avec Londres) sont importantes. Le Royaume-Uni veut entamer les discussions sur les échanges futurs, alors que l’Union européenne veut d’abord négocier les conditions de sortie. Cela va prendre au moins deux ans, ce qui pourrait freiner les investissements au Royaume-Uni (déjà en baisse fin 2016). Résultat, en y ajoutant les conséquences de la baisse de la livre Sterling, nous tablons sur une croissance de 1,2% en 2017 et de 1,1% en 2018. A cela s’ajoute une épée de Damoclès au-dessus du marché immobilier. Pour l’instant, les enquêtes sont optimistes, mais en cas de remontée des taux d’intérêt, il y a un risque de retournement”, estime Axelle Lacan.

Les sombres perspectives de la Grande-Bretagne tranchent avec la reprise en cours en zone euro, où “les indices des directeurs d’achats et l’indice de sentiment économique (baromètre de la confiance des consommateurs ainsi que dans l’industrie, les services, la construction et le commerce de détail) se redressent”, relèvent Anton Brender et Florence Pisani, de Candriam Investors Group.

Evolution de la confiance des ménages en zone euro 

Candriam

Le taux de chômage reflue, tandis que la consommation des ménages et les exportations se raffermissent, relèvent les deux économistes.

Evolution du taux de chômage en zone euro (cliquez sur l’image pour agrandir)

Candriam

Et les autres économies phares de ce que le Royaume-Uni appelle “le continent”, à savoir les pays scandinaves et la Suisse, ne sont pas en reste. Après avoir progressé de 3,3% en 2016, l’économie suédoise devrait certes ralentir cette année, mais afficher tout de même une croissance du PIB de “2,7%” , estime la Coface. Quant aux autres économies nordiques, “elles devraient accélérer” , juge Thomas Brenier (Lazard Frères Gestion). Enfin, les voyants (emploi, exportations, investissements…) passent au vert pour l’économie helvétique, qui avait subi le choc de l’envolée du franc suisse en 2015.

Pour miser sur le redressement de l’économie européenne hors Royaume-Uni, les investisseurs pourront s’intéresser aux trackers (des produits simples, permettant de répliquer l’indice d’un marché d’actions par exemple), en particulier à l’Amundi ETF MSCI Europe ex UK (de code ISIN FR0010988642), qui évolue parallèlement à l’indice éponyme, sans effet de levier. En une seule transaction, vous pouvez ainsi parier sur les marchés d’actions de 14 pays européens (notamment les valeurs françaises, allemandes et suisses, qui représentent respectivement 23%, 20% et 19% du panier), à l’exception notable du Royaume-Uni. Nestlé, les laboratoires Roche, Novartis et Sanofi, ainsi que Total constituent les 5 principales pondérations du tracker. Les frais de gestion annuels du produit, éligible au plan d’épargne en actions (PEA), sont limités à 0,3%.

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Flux d’investissement record sur les actions européennes après la victoire d’Emmanuel Macron (cliquez sur l’image pour agrandir)

Degroof Petercam Gestion

A noter, un tracker concurrent, le Source MSCI Europe ex-UK ETF, a été lancé la semaine dernière, avec des frais de gestion annuels limités à 0,2%, mais il est coté à la Bourse de Francfort, ce qui se traduit par des frais de courtage plus élevés qu’à la Bourse de Paris.

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