Les dirigeants de la Juventus s’attendaient bien à ce que le contrat du siècle, tel que le présente la presse italienne, puisse leur valoir des critiques de certains milieux, tant politiques que sportifs. Mais de là à prévoir un avis de grève des ouvriers de Fiat – propriétaire à travers la famille Agnelli du club turinois –, il y a un pas que personne à Vinovo ne pouvait franchir. C’est depuis quelques heures chose faite.
Le communiqué de la base syndicale de l’usine de Melfi UBS est aussi concis que menaçant : «Face à autant d’iniquité, on ne peut que faire grève», ont tonné les responsables de l’USB, en soulignant : «Il est inacceptable qu’au moment où on demande aux travailleurs de Fiat et de CNHI davantage de sacrifices sur le plan économique, l’entreprise décide de dépenser des centaines de millions pour l’achat d’un seul joueur !»
«On nous dit que le contexte est difficile, qu’il faut recourir aux amortisseurs sociaux, en attendant de lancer des modèles de voitures plus performants mais qu’on attend toujours, sans oublier l’impact sur l’emploi des délocalisations à l’étranger», ont dénoncé les travailleurs qui voient dans cette dépense faramineuse pour un footballeur une insulte à leurs efforts.
«Voir nos dirigeants qui nous demandent au passage de serrer la ceinture dépenser autant pour un footballeur est une insulte, eu égard à nos difficultés économiques et sociales qu’on ne peut taire, ni surtout cautionner par notre silence», ont encore dénoncé les travailleurs écœurés par tant d’injustice et de mépris à leur égard.
Et, pour ne pas se limiter à un effet d’annonce, le syndicat a lancé un mot d’ordre de grève de deux jours, du 15 au 17 juillet prochains, pour arriver, «dans les plus brefs délais», à une rencontre avec les dirigeants de Fiat et négocier avec le conseil d’administration du groupe turinois afin d’obtenir de meilleures conditions sociales pour les ouvriers.
Une chose est sûre, si les 117 millions d’euros déboursés par la Vecchia Signora pour se payer les services du joueur portugais ont comblé de joie les 15 millions de tifosis bianconeri de la péninsule, la réaction des ouvriers de Fiat risque de devenir un véritable casse-tête politique et une bombe sociale en puissance que les dirigeants auront du mal à désamorcer.
Ce contrat dont les retombées financières et les implications politiques et syndicales ne font que commencer risque d’accompagner l’été caniculaire des Italiens.
Avec algeriepatriotique