« Kafando, c’est déjà acté. Les chefs d’Etat de la Cedeao arrivent demain (Ndlr: 23 septembre) pour le remettre en selle. Théoriquement c’est moi qui vais les accueillir demain, et Kafando les raccompagnera après », avait-il affirmé.
Michel Kafando: ‘‘Les propositions de la CEDEAO ne nous engageront que si…’’
Au moment où les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique (Cedeao) commencent à arriver à Ouagadougou et accueillis par le Général Gilbert Dienderé et le Chef d’Etat-major général de l’armée burkinabé, le Président de la transition Michel Kafando a annoncé, ce mercredi 23 septembre, dans un discours avoir pris fonction.
A cette occasion, il a rendu hommage aux organisation de la société civile pour leur mobilisation. “En ce qui concerne les dernières propositions de la CEDEAO pour une sortie de crise, il est évident qu’elles ne nous engageront que si elles prennent en compte la volonté du peuple burkinabé, exprimée clairement dans la Charte de la Transition”, a-t-il prévenu.
Déjà la veille, le général Diendéré avait affirmé sur Radio France internationale (Rfi) que le Président Michel Kafando sera réinstallé dans ses fonctions RFI
« Kafando, c’est déjà acté. Les chefs d’Etat de la Cedeao arrivent demain (Ndlr: 23 septembre) pour le remettre en selle. Théoriquement c’est moi qui vais les accueillir demain, et Kafando les raccompagnera après », avait-il affirmé.
Faut-il le souligner, Régiment de sécurité présidentielle (Rsp) qui a renversé le régime de transition et l’autre frange de l’armée ont signé un accord sous l’égide du Moro Naaba, roi des mossis qui a permis d’écarter les risques d’affrontement.
Ci-dessous l’intégralité de son discours.
“Mes chers compatriotes,
Dans le malheur nous avons lutté ensemble. Dans la liberté nous triomphons ensemble.
A présent, libre de mes mouvements, je reprends du service et par là-même, je m’affirme en la légitimité nationale.
La Transition est ainsi de retour et reprend, à la minute même, l’exercice du pouvoir d’Etat.
L’a-t-elle d’ailleurs jamais perdu ? Non ! Vu la clameur nationale contre les usurpateurs, vu la réprobation internationale contre l’imposture, c’est l’aveu même que le Gouvernement de Transition que vous avez librement choisi, et en qui vous avez totalement fait confiance, est resté le seul à incarner la volonté du peuple souverain.
Au demeurant, le Président du Conseil National de la Transition (CNT), Monsieur Chériff SY, agissant en intérimaire du Président du Faso, a su garder la flamme intacte. Je lui en sais gré.
Je vous invite donc à rester mobilisés autour de la Transition pour qu’ensemble nous continuions ce que nous avons commencé, à savoir remettre le processus électoral sur les rails, après avoir naturellement pansé les plaies et honoré la mémoire de nos compatriotes injustement tombés pour la défense de la patrie et dont certains gisent toujours dans nos morgues.
Je m’incline très respectueusement devant leurs mémoires. La Nation tout entière leur rend hommage en attendant d’examiner la façon dont nous solderons les conséquences de cette funeste barbarie.
A toutes les familles éplorées, je présente nos sincères condoléances.
Nous sommes fiers de la mobilisation et de l’intrépidité du peuple burkinabè, en particulier de sa jeunesse dont la détermination sans faille a permis d’arrêter l’imposture. Tout indique que la conscience aigüe qui a guidé l’insurrection ne s’est guère émoussée, bien au contraire.
Je salue notre Armée nationale qui, réalisant elle aussi le défi et l’anathème qui lui ont été lancés par cette horde d’insoumis, dans son amour-propre, a volé au secours du peuple martyrisé.
Je salue tous les amis de l’extérieur et la Communauté internationale, pour avoir rejeté sans équivoque et de façon péremptoire ce pronunciamiento, digne d’une autre époque.
Je salue toutes les forces vives du Burkina, les partis politiques, les Organisations de la Société Civile (OSC), les syndicats, le monde de la presse, les autorités coutumières et religieuses pour leur patriotisme, leur bravoure et leur dévouement.
Je rends hommage à tous ceux qui, à travers de longues chaînes de prières continues, de suppliques et d’incantations, ont confié les destinées de notre pays à la mansuétude de la divine Providence.
A tous, je dis merci et reconnaissance.
Dès demain, le Gouvernement de la Transition se réunira au nom de la continuité de la vie nationale.
En ce qui concerne les dernières propositions de la CEDEAO pour une sortie de crise, il est évident qu’elles ne nous engageront que si elles prennent en compte la volonté du peuple burkinabé, exprimée clairement dans la Charte de la Transition.
Vive le Burkina Faso !
Paix et honneur à nos morts.
Que Dieu nous vienne en aide !”
Michel Kafando, Président de la transition, Président du Faso
Avec FratMat