Le jeudi 30 novembre 2017, le président français a inauguré le chantier du métro d’Abidjan à la gare de Treichville en compagnie d’Alassane Ouattara le président ivoirien. Le lancement de ce projet maintes fois reporté a remis un grand espoir dans le cœur des populations fatiguées des embouteillages quotidien. Un an après le lancement des travaux, que devient le projet ?
Entièrement financé par la France, le projet du métro d’Abidjan à un coût global de 1,4 milliard d’euros soit environ 665 milliards FCFA. Il est censé être livré en 2021 selon les autorités. Cependant, les travaux qui ont été lancé depuis plus d’un an tardent à démarrer. D’Abidjan à l’Elysée en passant par les audiences avec les entreprises françaises, Alassane Ouattara avait réussi à faire financer son projet par la France au cours de ses nombreux voyages dans la capitale française de 2016 à 2017.
Pourtant, auparavant le financement du projet était prévu comme suit: Bouygues 33% des parts, le Coréen Hyundai Rotem 33%, le Français Keolis, filiale de la Sncf, 25% et le Coréen Dongsan engineering, 9%. Le consortium mené par Bouygues pour le génie civil, réunit Keolis pour l’exploitation et Alstom pour le matériel roulant. Evinçant ainsi les sud-coréens Hyundai Rotem et Dongsan initialement choisis. Les raisons de cette élimination des sud-coréens étaient qu’ils n’avaient pas réussi à trouver les financements suffisants pour le projet.
« LE MÉTRO D’ABIDJAN SE FERA SUR DES RAILS EXISTANTS L’EX RAN, C’EST DONC UNE GROSSE ARNAQUE »
La France a donc accepté de le financer dans le cadre d’une enveloppe plus large de deux milliards d’euros comprenant plusieurs autres projets, à condition que des entreprises françaises soient chargées des travaux. Les deux sociétés sud-coréennes devaient alors être dédommagées à hauteur de 10 millions d’euros environ, selon la presse. Attey Philippe, ex-directeur général de la Société des transports d’Abidjan (SOTRA) sous le régime de la refondation était monté au créneau pour dénoncer le coût exorbitant du projet. « Il va coûter 918 milliards de F CFA pour 37 kilomètres de trajet, soit environ 25 milliards CFA par Kilomètre, ce qui fait de lui le métro le plus cher du monde. Le métro d’Abidjan se fera sur des rails existants l’ex RAN, c’est donc une grosse arnaque », avait-t-il indiqué sur son réseau social.
Selon lui, le Sénégal a réalisé le même projet à moindre coût. Il l’a exprimé en ces termes : « Le Sénégal vient de réaliser 51 kilomètres de métro reliant Dakar au nouvel aéroport Blaise Diagne, à 400 milliards de F CFA, soit environ 8 milliards par kilomètre. Précision : tout a été fait à neuf avec de nouveaux rails à poser et de nouvelles rames de métro».
Ce métro de surface, ou « train urbain », est censé relier le nord et le sud de la capitale économique ivoirienne, de l’aéroport au sud à Anyama au nord, en passant par les quartiers d’Abobo, Adjamé, Treichville et Port-Bouët ainsi que le centre administratif et économique du Plateau. Il transportera 500 000 passagers par jour.
Transportés par 28 rames qui circuleront toutes les cinq minutes en heure de pointe. Des lignes supplémentaires sont prévues ensuite pour mailler la ville. Reste à savoir, si ce projet verra le jour un jour.
Avec ivoire soir