6 milliards de dollars. C’est le niveau de revenus qu’attendront les chaînes payantes de télévision en Afrique en 2021. C’est la prédiction de Dataxis, spécialiste de l’analyse des données dans les secteurs des médias, des télécommunications et des technologies. En 2016, la télévision payante a généré jusqu’à 4,4 milliards dollars déboursés par quelques 18,7 millions d’adhérents.
Si les revenus de la télévision payante devront s’améliorer les prochaines années, c’est que les chaines recrutent de plus en plus de clients. De 2015 à 2016, par exemple, les chaines payantes au niveau du continent ont réussi à augmenter le nombre de leurs téléspectateurs de deux millions. Cette tendance devrait se poursuivre les quatre années à venir, la période étudiée par l’entreprise. Cela dit, si le processus de migration du système de la diffusion terrestre au numérique est encore loin d’être achevée, il n’en demeure pas moins que cette transition devrait booster la croissance de l’activité.
Aujourd’hui, l’un des principaux défis du processus est la distribution des boîtiers décodeurs de la TNT aux ménages à faible revenu. Une étape qui est toujours confronté l’incohérence des politiques industrielles entraînant de nouveaux retards. Dataxis prédit que le processus de la TNT devrait être achevé dans l’Afrique subsaharienne d’ici 2021.
Très rude la compétition…
La croissance de la télévision payante sera principalement tirée par les pays anglophones du continent. En effet, le principal opérateur du marché est le géant sud-africain Naspers via sa société MultiChoice. Celui-ci détient 56% des parts du marché africain dans sa globalité. Il est suivi par le groupe français Canal+, qui lui contrôle environ 15% du marché. Les chinois, les derniers arrivés sur le marché, ne sont pas en reste. Le champion asiatique, Startimes, commence à récolter les fruits de son offensive sur la sous-région de l’Afrique australe. Dataxis lui reconnait aujourd’hui la détention de 9%. Les opérateurs comme Naspers, Canal+ et StarTimes sont d’autant plus importants qu’ils sont les propriétaires de 18% des chaînes payantes sur le continent. Les trois quarts de celles-ci sont spécialisées dans le cinéma, la fiction et le sport.
Ce n’est pas pour autant que cette configuration devrait rester figée. « L’opérateur de satellites MultiChoice, propriété de Naspers Limited, est l’acteur clé du marché de la télévision payante en Afrique anglophone depuis son lancement. Cependant, le nouvel entrant de l’année, Econet Media / Kwesé et en particulier les nouveaux déploiements de StarTimes changeront cette configuration », estime Pascal Orhan, analyste principal chez Dataxis. D’ailleurs, cette dernière a lancé un nouveau service qui prend en compte les statistiques trimestrielles sur la rémunération et la distribution de plus de 1 000 chaînes TV actives dans la région Afrique. Soit 25% de chaînes généralistes, 19% dédiées aux films et fictions, enfin 9% spécialisées dans le sport.
Les challengers
Ce n’est pas la seule donne qui va bousculer le marché. Les opérateurs de la vidéo à la demande progresse aussi sur le continent depuis le lancement des services de ShowMax appartenant à Naspers, et l’arrivée de l’Américain Netflix, leader mondial. Ces nouveaux services vont certainement se développer davantage sur le contient. Cela dit, leur progression restera concentrée sur la région de l’Afrique australe et une petite partie de l’Afrique de l’ouest, principalement le Nigeria. Des pays où les coûts et la qualité de la connexion internet ADSL rendra efficaces ce type d’investissement.