À l’approche de la finale de la Ligue des champions 2018 qui se tiendra à Kiev le 26 mai, des journalistes des plus importants médias sportifs russes se sont adressés au président de l’UEFA Alexander Ceferin pour dénoncer la situation de leurs confrères en Ukraine.
Les journalistes des plus importants médias sportifs russes ont appelé l’UEFA à porter une attention particulière sur l’atteinte aux droits dont sont victimes leurs confrères de la part des autorités ukrainiennes.
À l’approche de la finale de la Ligue des champions 2018 entre le Real Madrid et Liverpool qui se tiendra à Kiev le 26 mai, les chefs des rédactions de «R-Sport», «Match TV», «Sport FM» et «championat.com» ont adressé une lettre au président de l’UEFA Alexander Ceferin.
«Le recours à la force traditionnellement utilisée contre des criminels dangereux, à l’égard des journalistes qui respectent leurs engagements professionnels, viole les valeurs européennes de base, dont la liberté de l’expression et de parole inscrites dans la Convention des Droits de l’Homme font partie intégrante», indique la lettre.
Dans ce contexte, les journalistes ont appelé l’UEFA à entrer en dialogue avec les autorités ukrainiennes, toute en évoquant la situation du rédacteur en chef de RIA Novosti Ukraine qui est accusé dans ce pays de la «haute trahison».«Nous prions de contribuer et d’appeler l’Ukraine ainsi que le Président Porochenko en personne à assurer une libération immédiate et inconditionnelle de Vychinski, les conditions de sécurité favorables au respect des droits de l’homme sans peur d’un éventuel châtiment, intimidation ou répression», ajoute le document.
Le 15 mai, plusieurs agents du Service de sécurité d’Ukraine (SBU) ont fait irruption dans les locaux abritant l’agence de presse russe RIA Novosti Ukraine à Kiev. L’intervention du SBU est survenue quelques heures après l’arrestation de Kirill Vychinski, chef du site RIA Novosti Ukraine, qui a la double citoyenneté russe et ukrainienne. Il est accusé de haute trahison. Jeudi, le tribunal de la ville ukrainienne de Kherson a prononcé sa mise en détention provisoire de deux mois.
Les réseaux sociaux ont condamné cette violation des droits des journalistes avec le hashtag #TruthNotTreason.
Le cas de Kirill Vychinski est loin d’être unique. Les atteintes à la liberté de la presse et les poursuites contre les journalistes en Ukraine ont atteint une envergure alarmante. Le journaliste Vassili Mouravitski a été arrêté en août 2017 à Jitomir par les forces spéciales du SBU et inculpé pour «haute trahison» et «atteinte à l’intégrité territoriale.» Dmitri Vassilets et Evgueni Timonine ont été condamné «pour séparatisme» en septembre 2017 à 9 ans de prison avant d’être remis en liberté début 2018.Igor Goujva, le rédacteur en chef du site Strana.ua a dû quitter l’Ukraine en février 2018 pour demander l’asile politique en Autriche. Voici seulement quelques noms parmi tant d’autres de journalistes dont le travail d’information n’a pas été du goût de Kiev.