Selon les résultats proclamés samedi dernier par la commission électorale, l’UPR a été classé en tête au vu des résultats provisoires avec le plus grand nombre de députés, de mairies, et le tiers des 13 conseils régionaux, ainsi que l’avait annoncé à la presse, Moustapha Sidel Moktar, porte-parole de la Commission électorale.
Sur les 157 sièges en jeu, le parti présidentiel a obtenu 67, contre 14 pour le parti Tawassoul, encarté à l’opposition. L’UPR a également remporté 4 conseils régionaux sur les 13 du pays et 108 communes sur 219, d’après les mêmes résultats qui font état d’un taux de participation de 73,4 %. Le 15 septembre pour le second tour, 22 sièges seront de nouveau en jeu pour les députés, ainsi que 9 conseils régionaux et 111 communes.
Large victoire de l’UPR et forte percée de l’opposition
Le parti présidentiel sort donc largement en tête, mais cette percée n’occulte pas celle des partis de l’opposition, notamment celle des islamistes de Tawassoul, qualifiée de modérée. Le raz de marée électoral qu’espérait par contre l’opposition -dite radicale- n’a pas eu lieu au final. Après le boycott de 2013, la coalition électorale de l’opposition démocratique a certes dénoncé «des fraudes massives en faveur du camp du pouvoir», mais les résultats qu’elle a engrangés sont loin du rejet du régime annoncé et qui aurait dû lui profiter. Tout au plus, l’opposition pourrait se consoler de l’élection de certains de ses cadres au Parlement.
C’est le cas aussi au sein de l’autre branche de l’opposition, le Front national pour la démocratie et l’unité (FNDU) qui va envoyer plusieurs de ses leaders à l’Assemblée nationale. Il s’agit notamment de Mohamed Ould Maouloud (UFP) ; Messaoud Ould Boulkheir (APP) ; et surtout du très médiatisé militant anti-esclavagiste, Biram Ould Abeid (IRA), élu alors qu’il était en prison depuis plus d’un mois.
A moins d’un an de la prochaine présidentielle, le parti présidentiel part donc en favori. Bien qu’il ne dispose pas encore de la majorité absolue, l’alliance que l’UPR pourra conclure avec d’autres formations pourrait lui ouvrir la voie à d’éventuelles modifications constitutionnelles, dont la probabilité d’un troisième mandat pour le président Mohamed Ould Abde Aziz.
Le score qu’obtiendrait le parti présidentiel en perspectives de la présidentielle d’avril 2019 est en effet l’un des enjeux de ce scrutin. Cette large victoire conforte les ambitions du président sortant qui, au cours de la campagne électorale, a conditionné les débats sur une éventuelle prolongation de son bail, à une large victoire de son parti lors de ces élections.
Avec les résultats engrangés par l’UPR, le parti présidentiel peut entamer la préparation du très attendu scrutin avec plus de sérénité et Ould Abde Aziz, clarifier des intentions certes ambiguës encore, mais qui s’éclaircissent de plus en plus à l’approche de l’échéance.
Avec la tribune afrique