Les circonstances qui ont provoqué une mini-crise au sommet de l’Etat mauricien, en mars dernier, feront l’objet d’une enquête. Trois juges ont été nommés pour diriger une commission. Ils devront notamment établir si l’ex-présidente, Ameenah Gurib-Fakim, qui a démissionné entretemps, a usurpé de son pouvoir au plus fort du bras de fer qui l’opposait à l’exécutif. Cette commission d’enquête devrait préconiser des sanctions en cas de dérive de ce type au sommet de l’Etat.
Quand le vendredi 16 mars, le bureau de la présidence mauricienne annonce la création d’une commission d’enquête, un sentiment d’indignation parcourt l’hôtel du gouvernement. Pour la première fois dans l’histoire, la présidence, fonction protocolaire, défie l’autorité du Premier ministre.
Même si la crise sera enterrée une semaine après, avec la démission de la présidente Ameenah Gurib Fakim, l’affaire n’est pas close. Une commission d’enquête, en bonne et due forme celle-là, se prépare à siéger. Elle sera dirigée par le juge Asraf Ally Caunhye, épaulé par deux autres juges.
Outrance institutionnelle
Leur mission : déterminer s’il y a eu usurpation de pouvoir par l’ex-présidente. Ameenah Gurib-Fakim avait fait l’objet d’une pression politique et médiatique intenable pour avoir utilisé la carte de crédit d’une fondation pour des achats personnels. Elle avait plaidé une méprise. Et pour « laver son honneur » elle avait annoncé une commission d’enquête sur l’affaire.
Mais pour beaucoup, il s’agit d’une outrance institutionnelle qui mérite d’être tirée au clair. Ameenah Gurib-Fakim et ses conseillers seront auditionnés au cours de la procédure d’investigation qui débutera le mois prochain.
Avec RFI