Il existe de nombreux services en ligne au Maroc, mais leur efficacité est inégale. C’est en substance ce que relève la Cour des Comptes dans son rapport annuel au titre de 2016 et 2017. En effet, quelque 74 services (ou interactions entre l’usager et le fournisseur du service) ont été recensés par la juridiction, dont 31 services sont disponibles en ligne, soit un taux de disponibilité global de 42%.
Comparé à 33 pays européens, le Maroc reste en retard sur le nombre, mais surtout sur la qualité. Parmi les services de « faible maturité », la Cour des comptes a relevé la création d’entreprises en ligne, l’immatriculation en ligne des véhicules et la collecte en ligne des données statistiques des entreprises.
« Des objectifs ambitieux avaient été fixés dans le cadre de la stratégie « MN 2013″, mais les réalisations ont été loin des prévisions », note-t-elle.
Autre manquement relevé : certains services sont réalisés de manière automatisée dans de nombreux pays benchmarkés…, tandis que ce modèle est « quasiment inexistant » au Maroc. Les portails disponibles affichent aussi des faiblesses en termes d’ergonomie (absence de forums, réseaux sociaux, foire aux questions, feedback…).
À cela s’ajoute la quasi-inexistence d’indicateurs nationaux mesurant l’utilisation, l’impact et le degré de satisfaction des usagers des services publics en ligne. D’ailleurs, le site « service-public.ma » reste une référence au Maroc. Néanmoins, il « reste loin des performances des portails équivalents », notamment le portail français ‘service-public.fr’. Ce dernier enregistre 20 millions de visites mensuelles contre moins de 500.000 pour « service-public.ma ».
Quant à l’ouverture des données publiques (Open Data), le Maroc a connu une régression dans le classement mondial, note la Cours des Comptes. Aucune politique d’ouverture des données n’a été menée, alors que les données les plus importantes, favorisant la transparence, la reddition des comptes et l’innovation, « ne sont pas publiées dans des formats favorisant leur réutilisation ».
Ceci ne concerne pas seulement l’État et les établissements publics, mais également les collectivités territoriales, affirme la Cour des Comptes.
Avec CIO-MAG