Pour l’office marocain, la décision que vient de rendre la justice sud-africaine au sujet d’un navire chargé de phosphates et immobilisé à Port Elizabeth est un acte d’ingérence politique dans le processus mené sous l’égide de l’ONU.
L’Office chérifien des phosphates (OCP) a vivement réagi à la décision de la justice sud-africaine de maintenir immobilisé le navire Cherry Blossom, en attendant un jugement sur le fond. « La Cour sud- africaine a rendu une décision éminemment politique et commet un grave abus de pouvoir », a ainsi estimé l’Office dans un communiqué diffusé vendredi 14 juillet.
Le Front Polisario, qui revendique l’indépendance du Sahara, avait porté plainte auprès de la justice sud-africaine, jugeant ce convoi illégal. Le 1er mai 2017, faisant suite à cette requête, un juge sud-africain avait ordonné la saisie conservatoire d’une cargaison de 50 000 tonnes de phosphate en provenance de Phosboucraa − une mine de l’OCP située dans le Sahara occidental − et destinées à la Nouvelle Zélande. Cette décision s’est traduite par une immobilisation du navire à Port Elizabeth. Puis, le jeudi 15 juin, après instruction du dossier, le juge sud-africainavait confirmé l’immobilisation du navire de l’OCP et décidé de renvoyer l’affaire sur le fond, à une date qui n’a pas été fixée.
Offensive du Polisario
« Cette décision préliminaire interfère dangereusement dans le processus international en cours sous l’égide du Conseil de sécurité des Nations unies », a pointé l’Office dans son communiqué. Ce faisant, en tout cas, la justice sud-africaine prend le contre-pied de ce que la justice panaméenne avait décidé, le vendredi 9 juin, au sujet d’un autre navire transportant du phosphate, et immobilisé au Panama mi-mai. Les juges avaient de fait rejeté la demande du Polisario de saisir le cargo, au motif qu’il n’y avait pas d’éléments prouvant que la cargaison appartenait au Front Polisario.
Suite à la récente décision de la justice sud-africaine, l’OCP a dénoncé les tentatives du Polisario d’instrumentaliser les juridictions locales à « des fins politiques et médiatiques ». Il considère que la cargaison saisie en Afrique du Sud est l’objet « d’un acte de piraterie politique » commis sous couvert judiciaire.
Avec jeuneafrique