La décision est déjà prise. L’Etat fera appel au secteur privé pour l’accompagner dans les différents chantiers prévus dans le cadre des préparatifs pour l’organisation de la Coupe du monde 2026. Car l’organisation d’un événement planétaire comme la Coupe du monde est synonyme de retombées économiques mais également et surtout des investissements financiers colossaux. Des sources affirment dans ce sens que l’Etat apportera bien évidemment une bonne partie des investissements si le Maroc est déclaré pays hôte mais un appel sera également fait aux acteurs privés. Plus concrètement, les responsables préparent des montages financiers dans lesquels le privé aura une place de choix. La tâche est loin d’être une partie de plaisir. Même si l’Etat va compter sur la fibre patriotique des investisseurs privés dans cette entreprise, les responsables savent d’ores et déjà qu’il foudra sortir le grand jeu pour convaincre des nombreux acteurs privés et surtout attirer les capitaux nécessaires.
Le plus gros des investissements ira aux infrastructures sportives mais également aux transports et aux structures d’hébergement. Les investissements se feront selon un schéma triangulaire Etat-Etablissements publics- Entreprises privées. De nombreux projets seront concernés par cette démarche notamment le Grand stade de Casablanca qui pourrait accueillir le match d’ouverture ou la finale de la Coupe de du monde si la candidature du Royaume est retenue. Depuis l’annonce du projet qui sera probablement construit à Tit-Mellil à la périphérie de Casablanca, l’attente du lancement des travaux dure sachant que le coût prévisionnel de la construction du stade dépasse les deux milliards de dirhams. L’implication du secteur privé dans ce projet est ainsi envisageable selon le schéma d’investissement signalé plus haut. Ce schéma pourra s’appliquer également à la construction de tronçons d’autoroute supplémentaires.
Vers la reprise de la Sonarges
L’autre dossier phare sur lequel le secteur privé sera sans nul doute appelé à jouer un rôle important concerne la Sonarges. Plusieurs scénarios sont également envisageables notamment la reprise de cette société publique. Créée sous le gouvernement de Abbas El Fassi, la Société nationale de réalisation et de gestion des stades (Sonarges) n’a pas su trouver sa vocation depuis son lancement. Résultat: la société affiche un déficit chronique avec des recettes largement inférieures aux dépenses. Depuis des années, les gouvernements successifs travaillent sur une issue pour la société qui risque de se transformer en un gouffre financier pour l’Etat.
Parmi les scénarios déjà discutés, il y a eu notamment une augmentation des fonds virés par la tutelle de l’entreprise en l’occurrence le MJS (ministère de la jeunesse et des Sports) ou le rattachement de la Sonarges a une autre entité publique. Mais avec la candidature marocaine pour l’organisation de la Coupe du monde, un autre scénario est en train de faire son chemin avec un appel qui sera fait encore au secteur privé pour la reprise de la société. Dans ce schéma, l’Etat reste actionnaire mais le secteur privé entrera dans le capital avec comme but de renflouer les caisses de la société mais également migrer vers un business model plus rentable pour en finir avec les déficits chroniques.
Avec aujourdhui.ma