La place casablancaise ne compte actuellement que cinq programmes de rachat. Pire, seulement trois sont actifs. C’est ce qui ressort de la dernière déclaration mensuelle de l’Autorité marocaine du marché des capitaux pour le mois de mars de l’année en cours.
Dans le détail, les cinq programmes de rachat recensés sur la place casablancaise ont été lancés par Maroc Télécom, la Banque centrale populaire, Stokvis Nord Afrique, Salafin et la Snep. Notons que ces deux dernières n’ont pas racheté ou cédé des actions au cours du mois écoulé. (Voir tableau ci-dessous)
Source: Bourse de Casablanca
Pourquoi ce manque d’engouement pour les programmes de rachat ?
»Excès de restriction »
Interpellé sur ce point par LeBoursier, un analyste appartenant à une grande banque d’affaire de la place estime que le cadre réglementaire des programmes de rachat est devenu trop restrictif à cause de la circulaire publiée par l’AMMC en 2011, pour mieux fixer les modalités de mise en œuvre des opérations de rachat.
« Avant cette circulaire, le cadre réglementaire était trop laxiste. Il y avait beaucoup de sociétés qui optaient pour ce type programme mais c’était plus pour orienter et manipuler les cours que pour les corriger », explique notre interlocuteur.
Et de continuer : « Quand le régulateur est venu pour mettre fin à cette pratique, son intention était bonne, mais il a trop serré le vis. Du coup, il a un peu bloqué ce mécanisme ».
Ainsi, « si le régulateur souhaite rétablir l’intérêt des émetteurs pour ce genre d’instrument, il faut légèrement assouplir le cadre réglementaire. Il faut mettre en place des mesures sérieuses et cadrées, tout en gardant un peu de souplesse’’, conclut-il.
Rappelons que le mécanisme du rachat par les sociétés de leurs propres actions consiste pour une société à acquérir une partie de son capital en circulation sur le marché afin d’ajuster son cours et d’éviter sa volatilité.
Voici les conditions, entre autres, qu’il faut respecter dans le cadre du programme de rachat :
> La valeur de l’ensemble des actions détenues par la société ne peut être supérieure au montant des réserves de la société ;
> Le nombre d’actions échangé est limité en fonction d’une moyenne fixée mensuellement en se basant sur la quantité moyenne quotidienne échangée sur le marché central pendant le mois précédent ;
> Les prix d’intervention sont encadrés par les cours du marché. A chaque opération de rachat correspond une fourchette de prix qu’il ne faut pas dépasser ;
>Les émetteurs ne peuvent intervenir au moment de la formation des cours de clôture. Cette restriction concerne les valeurs cotées en continu et vise à éviter de marquer les cours à la hausse en se positionnant à l’achat à la clôture du marché ;
Les programmes de rachat ne peuvent pas être exécutés sur le marché de blocs.
Avec leboursier