Temps de trajet, financement, nombre de passagers…
La Ligne à grande vitesse (LGV) Tanger-Casablanca a été inaugurée ce jeudi 15 novembre par le roi Mohammed VI, accompagné du président français, Emmanuel Macron. Voici 5 choses à savoir sur cette nouvelle ligne attendue depuis le lancement du projet en 2007.
1. Pourquoi s’appelle-t-elle “Al Boraq”?
La LGV a été baptisée “Al Boraq” du nom d’une monture fantastique ailée qui, dans la tradition islamique, a été chargée de porter le prophète Mohammed de La Mecque à Al Qods, puis jusqu’au ciel. Si la LGV n’aura pas d’ailes, elle a tout de même été conçue pour atteindre une vitesse commerciale de 320 km/h sur les 200 kilomètres séparant Tanger de Kénitra. Elle a même enregistré, lors des tests, une vitesse de pointe de 357 km/h, établissant le record de vitesse sur rail à l’échelle du continent africain.
2. Quels seront les temps de trajets?
Finis les interminables voyages en train entre Tanger et Casablanca. La LGV promet de diviser par trois voire quatre le temps de trajet des trains classiques. Il faudra donc compter 50 minutes seulement entre Tanger et Kénitra au lieu de 3h15, 1h20 entre Tanger et Rabat au lieu de 3h45 et 2h10 entre Tanger et Casablanca au lieu de 4h45.
3. Comment a-t-elle été financée?
Le coût global du projet Al Boraq s’élève à 22,9 milliards de dirhams (MMDH). L’État marocain et le Fonds Hassan II pour le développement économique et social ont mis 6,5 MMDH. L’État français a contribué à hauteur de 11,5 MMDH, dont 825 millions de DH de don, 7,5 MMDH de prêt du Trésor français et 3,2 MMDH de l’Agence française de développement.
Les monarchies du Golfe ont également mis la main à la poche, à hauteur de 4,9 MMDH, partagés comme suit: 1,5 MMDH du Fonds saoudien pour le développement, 1,1 MMDH du Fonds koweïttien pour le développement économique arabe, 1,1 MMDH du Fonds d’Abu Dhabi pour le développement et 1,1 MMDH du Fonds arabe pour le développement économique et social.
4. Combien de passagers transportera-t-elle?
La nouvelle ligne à grande vitesse, ouverte au grand public à partir de la fin du mois de novembre, transportera dans un premier temps 523 passagers dans une rame de train, puis 1.064 dans le cas de deux rames jumelées, selon Le360. Concernant le nombre de passagers attendus par an, l’ONCF table sur 6 millions d’ici trois ans contre trois millions actuellement. Les prix des billets n’ont pas encore été annoncés, mais ils devraient être 30% plus chers que les prix d’un billet de deuxième classe en train, en aller simple.
5. Quel impact environnemental?
Qui dit train à grande vitesse dit impact sur l’environnement. Les initiateurs du projet ont cependant assuré avoir tout mis en oeuvre pour limiter au maximum la dégradation de l’environnement. 2100 hectares de forêts ont été reboisés contre 130 hectares déboisés (pour chaque arbre abattu, 25 autres en moyenne ont été plantés). La mise en service de la LGV permettra ainsi la réduction annuelle de 20.000 tonnes d’émissions de dioxyde de carbone. D’autres mesures ont été prises pour ne pas impacter la faune, comme l’interdiction de couper des arbres pendant la période de nidification des oiseaux, l’obligation de travailler dans les zones marécageuses en dehors des périodes de ponte des amphibiens, et la protection des espèces les plus vulnérables.
Avec huffpost