La bataille des noms fait rage à l’extrême droite. Alors que Jean-Marie Le Pen considère comme un « assassinat politique » la nouvelle appellation du Front national, ce changement est aussi une affaire de gros sous sur fond de querelle juridique. Depuis quelques années, les leaders de l’extrême droite se livrent une lutte sans merci pour mettre la main sur les noms de partis à consonnance nationaliste. Comme en témoigne la multiplication des dépôts au registre de l’Institut national de la propriété industrielle (Inpi), l’organisme chargé de protéger les marques.
Les coups se préparent longtemps à l’avance. Deux ans et demi avant de claquer la porte du FN, Florian Philippot avait réservé le nom « Les Patriotes », à travers son bras droit Joffrey Bollée, et celui-ci vient de poser une option sur « Le meilleur pour la France ». Jean-Marie Le Pen, via son assistant Gérald Gérin, est entre autres propriétaire de « Union des Patriotes », « Le Pen », « Front Patriote » et « Jeanne, au secours ». Quant à Nicolas Dupont-Aignan et la députée apparentée FN, Emmanuelle Ménard, ils ont jeté leur dévolu respectivement sur l’ »Union des droites et des patriotes » et l’ »Union des droites ».