Philippe May, le mari du Premier ministre du Royaume-Uni, travaille pour une compagnie américaine qui est la principale actionnaire du fabricant d’armes BAE Systems, dont les prix des actions se sont envolées à la suite des frappés récentes de missiles en Syrie.
La firme, Capital Group, est également la seconde actionnaire de Lockheed Martin – une compagnie militaire américaine de systèmes d’armement, d’avions militaires et de logistique. Ses actions ont également fortement grimpé depuis les frappes de missiles de la semaine dernière.
Lockheed Martin fabrique les tout nouveaux missiles de croisière « intelligents » JASSM, dont plusieurs exemplaires ont été lancés contre la Syrie lors de la dernière attaque.
Selon les rapports, la contribution du Royaume-Uni aux frappes a été de huit missiles ‘Storm-Shadow’ contre un site allégué de production d’armes chimiques, pour un coût de 790 000 livres (1,13 millions de dollars) par missile. Les missiles sont fabriqués par BAE Systems.
Capital Group a donc également bénéficié des frappes américaines avec les 19 missiles JASSM-ER de Lockheed Martin lancés contre le centre de recherches Barzeh en Syrie.
Le mari de Theresa May travaille en tant que relationship manager pour la firme de recherche en investissements Capital Group depuis 2005. Les liens entre les Tories et BAE Systems sont encore bien plus profonds, toutefois. L’ancien chancelier de l’Échiquier (ministre des finances britannique) aujourd’hui rédacteur en chef de l’Evening Standard, George Osborne, a un autre employeur : BlackRock, une firme de gestion d’actifs américaine qui est la cinquième principale actionnaire de BAE Systems.
BlackRock, l’employeuse de George Osborne, est également la quatrième principale actionnaire de Lockheed Martin, la dizième actionnaire de BAE Systems et la deuxième principale actionnaire de Raytheon, qui fabrique les missiles Tomahawk lancés par les USA l’année dernière après la soi-disant attaque chimique de Khan Cheikhoun, et qui représentaient également le plus gros des missiles lancés la semaine dernière en Syrie.
Des chiffres publiés le 31 mars 2018 révèlent que Capital Group a amassé plus de 360 000 actions de la compagnie, soit plus de 10% des parts, ce qui peut avoir contribué à une hausse du prix des actions de BAE, actuellement de quelques 600 livres.
Capital Group est lié au scandale des Paradise Papers de 2017. Le magazine Private Eye a suggéré que la compagnie employeuse de Philip May avait eu recours à la firme juridique extraterritoriale Appleby pour investir dans des paradis fiscaux.
A l’époque du scandale, un porte-parole du 10, Downing Steet a répondu au sujet du le rôle de son mari, « Mr May est engagé dans le développement des solutions de Capital Group pour les retraites. Il n’est pas investisseur, mais consulte d’autre associés de Capital sur les produits liés aux retraites et sur les solutions pour les clients. »
Cette nouvelle arrive dans le sillage d’un contrat récent entre BAE Systems et le gouvernement saoudien pour la pré-vente de 48 jets Typhoon au royaume. Le contrat a été salué par les officiels des gouvernements d’Arabie Saoudite et du Royaume-Uni, selon qui il va aider à « préserver des emplois ». Toutefois, elle a été critiquée par des militants anti-guerre inquiets à propos de la guerre au Yémen.
Le même argument, « préserver les emplois » est régulièrement mis en avant par les fabricants d’armes et les sous-traitants militaires des USA pour justifier les budgets pharaoniques que leur alloue le Pentagone. Se donnent-ils le mot ?
Des compagnies qui tirent leur profit de guerres – cela n’a rien de nouveau ou de marginal, mais nombre de gens peuvent se poser des questions sur l’opinion de Philip May à ce sujet, lui qui est censément « l’allié politique le plus proche » de Theresa May.
Vidéo en anglais :
Paru sur RT sous le titre UK PM’s husband’s Capital Group is largest shareholder in BAE, shares soar since Syrian airstrikes