Cinq personnes suspectées d’avoir participé à une opération de détournement sont écrouées à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca).
Deux événements majeurs ont secoué Nsia Banque au cours du mois d’août 2018. Le premier porte sur une plainte de la banque contre x, le 27 août, pour les faits de faux et usage de faux en écriture privée de commerce ou de banque, détournement et abus de confiance. Cinq personnes suspectées dans cette procédure font l’objet de poursuites judiciaires.
L’autre affaire est relative à une intrusion dans le système informatique de la banque: conséquence, plusieurs centaines de millions pompées en 24 heures.
De la procédure conduite par la police économique et financière, il ressort que depuis plusieurs années, des cadres de l’entreprise débitaient de façon frauduleuse des sommes d’argent sur des comptes appartenant à la banque. En une semaine d’investigation, cinq suspects dont deux anciens agents, qui auraient pompé plus de 150 millions Fcfa, qu’ils ont dissimulé sur des comptes de tierces personnes, sont passés aux aveux. Avant d’être placés sous mandat de dépôt.
Le mode opératoire des mis en cause consistait à simuler des rachats de contrats d’assurance, notamment les produits Nova Pension et Phénix Allianz, pour verser des sommes indues à de faux bénéficiaires. Qui à leur tour ramènent l’argent sur l’un des comptes de l’agent véreux. Le pot aux roses a été mis à nu, suite au renforcement du dispositif de contrôle interne mis en place par la banque. Et ce, consécutivement à l’augmentation des agences et du personnel. Toute chose qui entraine « des risques opérationnels ».
Intrusion dans le système informatique
Le 8 août 2018, après le week-end de la fête de l’indépendance, l’agent du service banque électronique qui effectue un contrôle d’usage de reprise de service constate un fait inhabituel. Il s’agit d’écart sérieux sur les comptes des différentes agences dans le volet monnaie électronique.
Poursuivant les investigations, la banque constate qu’une demande d’approvisionnement du compte global de monnaie électronique à hauteur de plus de 555 millions a été effectuée le 7 août à 14h03 à partir du poste de travail d’un agent. Mais chose curieuse, le mail qui demande l’approvisionnement n’est pas signé (nom et prénom, fonction et contact téléphonique), comme l’exige la procédure normale. Le même jour, Gtp, le partenaire technique de la banque adresse un mail à 16h07, pour alerter plusieurs agents du service banque électronique de ce qu’une transaction suspecte se passait sur leur réseau.
Les destinataires indiquent aux enquêteurs qu’ils n’ont pas reçus le mail. Or, un d’entre eux a répondu à la correspondance pour assurer Gtp de la régularité des transactions. Là encore, le mail n’a pas été signé. Plusieurs rechargements de cartes ont donc été effectués dans des agences à partir des identifiants de certains agents et caissiers de la banque. Sous réserve du rapport final des investigations en cour, Nsia Banque indique que se sont plus de 548 millions de F Cfa qui ont été chargés frauduleusement.
Toutefois, les cartes prépayées incriminées ont été bloquées. Avant cette découverte, le 14 juillet 2017 aux environs de 16 heures, un agent chargé des opérations de cartes électroniques bancaires, reçoit un coup de fil anonyme qui lui annonce que le système de Nsia Banque a été infiltré et qu’une fraude sur les cartes prépayées était imminente. L’informateur indique qu’une fois les cartes rechargées, des retraits devraient suivre dans différents guichets automatiques.
La police scientifique a aussitôt été saisie ainsi que l’opérateur technique de la banque, qui, après vérification, a levé l’alerte. Ce qui est rassurant, Nsia Banque assure que les détournements de ces derniers temps n’ont pas affecté les comptes clients, mais ils ont concerné les ressources propres de la banque.
Avec connectionivoirienne