Plus rien ne va pour le Nigéria ! Ce géant de l’Afrique de l’ouest traverse depuis quelques années une crise économique sans précédent due notamment à la chute des prix des hydrocarbures qui représente 70% des recettes du pays. Il n’arrive même plus à payer ses fonctionnaires. Son PIB a décliné de 2,1% au second trimestre sur un an a annoncé le Bureau national des statistiques, mercredi dernier.
Pour sortir de ce marasme économique, et surtout de cette forte dépendance vis-à-vis de l’or noir, l’agriculture demeure la solution la plus évidente. « Si nous redressons l’agriculture, nous redressons l’économie » avait laissé entendre Yemi Osinbajo, le vice-président du pays lors du lancement d’un programme agricole, le mois dernier.
Autrefois florissant, le secteur agricole a été délaissé, après les premières découvertes d’un immense gisement de pétroles au large du Golfe de Guinée dans les années 1950.
Naguère, le Nigéria était le premier exportateur d’huile de palme au monde, devant la Malaisie et l’Indonésie. Il produisait plus de cacao que la Cote d’Ivoire, et représentait 18% de la production mondiale de fèves, selon l’Association nigériane de cacao (CAN). Aujourd’hui, il importe son huile de palme de Malaisie et ne produit que 8% du cacao mondial.
« Nous devons retourner à la production du cacao » exhorte Sayina Riman, le président de la CAN, rappelant que l’exportation de la fève pourrait générer beaucoup de devises.
Avec 84 millions d’hectares de terres arables, la deuxième puissance économique du continent peut compter sur une large production agricole, pour nourrir sa population mais aussi pour l’export.
La priorité est que l’agriculture de subsistance se transforme en agriculture commerciale et industrielle car « si nous voulons vraiment diversifier l’économie et créer de la valeur en dehors des hydrocarbures, alors l’agriculture doit donner naissance à l’industrie » affirme le célèbre éditorialiste du quotidien This Day, Simon Kolawole, cité par le magazine français Jeune Afrique.
La première fortune du continent Aliko Dangote a vite compris que l’agriculture est un secteur porteur et que l’économie nigériane en a besoin pour réduire son addiction au pétrole. Il a récemment investi dans une usine de concentré de tomate et vient d’injecter 1 milliard $ dans une rizière dont la commercialisation de la première récolte est prévue pour décembre prochain.
Le président nigérian Muhammadu Buhari a annoncé que son gouvernement consacrera davantage de ressources à l’agriculture dans son budget 2017. « Nous avons l’intention de mettre plus de ressources dans notre budget 2017, en particulier dans l’achat des machines pour le défrichement des terres, les engrais, les pesticides et la formation des agriculteurs moins instruits via des instructeurs de vulgarisation agricole » a-t-il confié lors de la 6e conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD VI).
Avec Agence Ecofin