Au cours de sa visite dans ces zones, le ministre Denon a annoncé l’augmentation du prix du coton, le paiement immédiat de la ristourne et le maintien de la subvention des engrais
Le ministre de l’Agriculture Kassoum Denon a débuté samedi dernier par Bougouni sa visite de prise de contact avec les producteurs de coton des zones d’intervention de la Holding Compagnie de développement des textiles (CMDT). Il était accompagné pour cette mission de terrain par le PDG de la CMDT, Modibo Koné, le directeur général de l’Office de la haute vallée du Niger, Dr Mamadou Kané, l’administrateur général de la Filiale Sud SA, Ishaga Thiam, le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM) et président de la Confédération nationale des sociétés coopératives de producteurs de coton (CNSCPC), Bakary Togola. Faisaient également partie de cette mission, le président de la commission développement rural de l’Assemblée nationale, Idrissa Sangaré, les directeurs nationaux et régionaux des structures d’encadrement et de représentants de la profession agricole.
Le chef du département de l’Agriculture a précisé qu’après la fin du Conseil supérieur de l’agriculture, il était de son devoir de venir aux paysans pour leur expliquer les enjeux de la campagne agricole 2016-2017. Lors de la rencontre avec les cadres et agents d’encadrement et la communauté des producteurs de coton de la coordination de Bougouni qui encadre les cercles de Yanfolila et Kolondiéba, il a rappelé les objectifs de production qui sont de 2 millions de tonnes de céréales sèches pour les zones CMDT et 650.000 tonnes de coton graine pour la campagne agricole qui va démarrer.
Le ministre Denon a informé aussi les paysans sur le prix du coton graine qui passe de 235 Fcfa à 250 Fcfa cette année pour le kg du premier choix. Il a aussi révélé que le prix subventionné de l’engrais ne connaîtra pas de changement et restera à 11.000 Fcfa le sac de 50 kg et que les paysans bénéficieront du paiement sans délai de la ristourne sur le prix du coton de la campagne 2015-2016 à savoir 5 Fcfa par kg de coton graine livré à la CMDT. Tous les paysans sont ainsi conviés à se présenter dès ce lundi, s’ils le veulent, pour percevoir cette ristourne. Le montant total dépasse les 2,7 milliards Fcfa. Le président directeur général Modibo Koné a précisé que la CMDT a accepté de réviser la clé de répartition des bénéfices engrangés par la filière. Ainsi, la CMDT perçoit 38% contre auparavant 40% pour sa part de bénéfice. Par ce geste, la part revenant aux paysans est passée de 60 à 62%.
Tous ces efforts ont été déployés par le gouvernement en vue de conforter les paysans dans leur activité de production du coton, une culture hautement stratégique pour le pays, a expliqué le ministre Denon qui précisera que le coton est, après l’or, le seul produit d’exportation agricole du pays qui engrange des devises pour le Trésor public. Donc, la culture du coton est hautement stratégique pour l’Etat, a-t-il insisté à l’intention des paysans frondeurs qui veulent prendre en otage la culture du coton pour faire aboutir leurs revendications. Il les a invités à s’inscrire dans une posture constructive et à écouter le département qui a engagé des démarches pour trouver une solution définitive aux revendications syndicales.
Le président de l’APCAM et président de la CNSCPC, Bakary Togola a félicité et remercié le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita pour tous les soutiens déployés en faveur du secteur agricole. Il a exhorté ses collègues à s’investir pour relever les défis et atteindre les objectifs de production fixés dans le plan de campagne agricole.
Avant de prendre congé de la zone de Bougouni, le ministre Kassoum Denon a tenu à apporter quelques précisions de taille. S’adressant aux cadres et agents d’encadrement, à l’administration locale (préfet, collectivités) et aux forces de sécurité, il leur a demandé de s’investir de leur mieux pour éviter toutes spéculations, détournements des engrais subventionnés. Il a appelé à la vigilance de tous ces acteurs pour que les efforts du gouvernement puissent soulager les paysans du fardeau des engrais minéraux. Il a également demandé leur implication effective et sans faille pour la mise en œuvre adéquate de la campagne agricole. Des mesures adéquates doivent être prises et respectées pour réduire les activités d’orpaillage traditionnel pendant l’hivernage.
Les autorités administratives (préfet, collectivités) et les forces de sécurité doivent veiller au respect strict de ces interdictions d’exercer pendant l’hivernage afin de permettre aux paysans de disposer de la main d’œuvre indispensable pour les travaux champêtres.
Avec L’essor