Candidat du Rassemblement pour le Mali(RPM), Ibrahim Boubacar Keïta est arrivé au pouvoir dans un contexte de crise, porté par un élan populaire dépassant les capacités de son parti. On trouve ainsi du tout venant dans l’entourage du nouveau président, au grand dam des ténors du parti présidentiel dont Dr Bocari Tréta, qui s’est contenté jusqu’ici d’un strapontin au sein du gouvernement à la place des charges de Premier ministre. Mais ce dernier qui avait pris son mal en patience semble ne plus être dans la logique du bon dernier, au risque de passer par des intrigues.
dr. tréta, actuellement ministre du développement rural, ne s’est jamais publiquement prononcé sur la crise qui secoue le parti présidentiel. d’ailleurs, il ne le fera pas pour ses propres intérêts, mais des faits trahissent le numéro 2 du gouvernement. le plus remarquable fut le blocage du renouvellement du bureau de l’assemblée nationale où il s’était rendu personnellement, provoquant une colère vive chez le président de cette institution. cette crise a fait prêter à tréta l’intention de prendre « en otage » le pouvoir, en essayant de placer ses fidèles à des postes dits stratégiques au sein de l’Hémicycle. vrai ou faux, en tout cas le ministre du développement avait en face un président de l’assemblée nationale remonté à telle enseigne qu’il y a eu une espèce de prise de bec entre les deux membres importants du parti présidentiel qui ne soufflent plus dans la même corne. depuis l’incident de l’assemblée nationale, des militants du rPM ne perdent pas une occasion de charger le ministre du développement rural. l’on sait ce dernier engagé dans un bras de fer pour ne pas perdre le contrôle du parti dont il est membre fondateur. il serait même « dé- tenteur » du récépissé de la formation politique en question, indiquent certains. en filigrane, il livrerait un combat singulier contre un autre baron du parti au pouvoir, idrissa abdoulaye Maïga, le ministre de l’administration territoriale. il serait aussi dans le collimateur des proches de la famille présidentielle exerçant une fonction ministérielle. et ces derniers souhaitent que le future Premier ministre soit choisi hors du rPM. si le ministre du développement rural venait à perdre le contrôle du rPM, ses ambitions pour la Primature s’éloigneront davantage. et c’est de bonne guerre que ses partisans aient menacé de créer leur propre parti si jamais le président de la république venait à nommer une fois de plus une personnalité hors du rPM comme Premier ministre à la faveur de la réorganisation du gouvernement post-accord. iBK qui a déjà deux ans au pouvoir est obligé d’aller vers la formation d’un gouvernement de large ouverture, incluant des forces vives aussi diffé- rentes que les groupes armés, les partis politiques et la société civile. visiblement, il n’y aura donc pas assez de places pour caser les membres du rPM, mais le pire scénario serait que le parti perde la chance d’accéder à la Primature. en attendant, une guerre qui ne dit pas son nom a fini par s’installer entre les partisans et les détracteurs du secrétaire général du rPM. et les intrigues de palais continuent.
avec abamako