Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a lancé un appel samedi aux différentes parties au Mali à “garantir la tenue, sans incidents,” des élections municipales là où la situation permet l’organisation du scrutin, a annoncé son porte-parole dans un communiqué.
« La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) soutiendra la tenue du scrutin, dans la limite des capacités de la Mission et dans les zones de son déploiement où les élections pourront se tenir, en apportant un soutien logistique et sécuritaire comme prévu par son mandat », selon le texte.
« Le secrétaire général en appelle au gouvernement malien, à l’opposition démocratique et aux groupes signataires de l’accord de paix à garantir la tenue, sans incidents, des élections dans les localités où les conditions politiques et sécuritaires permettent leur organisation le 20 novembre ».
« Il encourage le gouvernement malien à poursuivre un dialogue constructif avec toutes les parties prenantes pour apaiser les tensions qui pourraient survenir, avant et après le vote, et à faire en sorte que la tenue de ces élections ne compromette pas les avancées enregistrées dans la mise en oeuvre des arrangements politiques et sécuritaires intérimaires prévus par l’accord ».
« Le secrétaire général note que des retards importants dans la mise en oeuvre de dispositions clés de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, relatives à la mise en place des administrations intérimaires, et la situation sécuritaire dans le Nord et certaines parties du centre du pays, pourraient compromettre l?organisation du scrutin.
Il relève également les réserves formulées par l’opposition démocratique et certains groupes armés signataires de l’Accord de paix quant à la tenue des élections locales à la date envisagée. »
La campagne pour les élections municipales s’est achevée vendredi dans l’acrimonie des critiques de l’opposition, des appels au boycottage de l’ex-rébellion du Nord et des menaces jihadistes, selon les correspondants de l’AFP.
Malgré la présence d’affiches des candidats et l’organisation de quelques meetings à Bamako, la capitale n’a pas connu d’effervescence particulière pour ce premier scrutin depuis l’élection du président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2013, constamment repoussé depuis 2014.
A travers le pays, la campagne a été encore plus atone, surtout dans le Nord, en raison de la menace jihadiste, des appels au boycottage et de la désaffection de l’électorat envers les partis politiques.
Officiellement, seules 15 des 703 communes du pays ne comportent pas de listes, dans les régions de Kidal et Tessalit (nord-est).
« A Souleye (300 km au nord de Bamako), les jihadistes ont interdit toute campagne. Ils ont interdit l’affichage de portraits de candidats, avec menace d’exécution », a déclaré Djiguiba Keïta, du Parti pour la renaissance nationale (Parena, opposition).
Avec jeuneafrique