Ce festival organisé à Abidjan du 19 au 24 avril par le groupe ivoirien Magic System en présence de Papa Wemba ou Vieux Farka Touré, sera la première grande manifestation culturelle après l’attentat dans la station balnéaire ivoirienne.
Le Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua) “sera l’occasion de dire aux terroristes: +nous n’avons pas peur de vous, vous n’avez pas entamé notre moral+”, a expliqué à l’AFP Salif Traoré, dit A’Salfo, le leader du groupe ivoirien Magic System.
“Nous allons démontrer pendant près d’une semaine cette solidarité du peuple ivoirien face aux terroristes” en rassemblant plus de 150.000 personnes par jour, promet-il.
Quinze personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête sur cette attaque jihadiste du 13 mars qui a fait 19 morts à Grand-Bassam, une station balnéaire ivoirienne, près d’Abidjan.
Cet attentat sans précédent dans le pays a été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), en réponse à l’opération antijihadiste au Sahel menée par la France et ses alliés régionaux.
Le Femua, créé en 2008, réunira pour cette 9e édition une quinzaine d’artistes africains de renom, dont le “père” de la rumba congolaise Papa Wemba ou le guitariste virtuose malien Vieux Farka Touré, fils du légendaire Ali Farka Touré.
Les chanteurs IJahman (Jamaïque), Charlotte Dipanda (Cameroun), Kery James (France), Toofan (Togo), Élida Almeida (Cap Vert), Daddy Lumba (Ghana) sont également attendus à ce festival qui se déroulera essentiellement à Anoumabo, un quartier pauvre d’Abidjan aux ruelles boueuses, où se côtoient habitations précaires et maisons modernes.
Le quartier d’Anoumabo a vu naître Magic System, groupe star de la musique ivoirienne, qui depuis son succès, “Premier Gaou”, enchaîne les tubes en Afrique et en Europe.
“La musique viendra prendre la place pendant cette période de la douleur semée par les jihadistes. Si nous réussissons ce pari, nous aurons rendu un vibrant hommage aux victimes” souligne A’Salfo.
Cette édition dont le thème (prévu avant les événement de Grand-Bassam) est “Jeunesse et développement” entend attirer également l’attention des autorités sur “la vulnérabilité” de la jeune génération.
“Une jeunesse devient vulnérable et se radicalise quand elle n’a pas de projet social”, note l’artiste et promoteur du festival.
La ville de Korhogo (nord), proche des frontières du Burkina et du Mali, deux pays victimes d’attaques jihadistes, accueillera les festivaliers le dernier jour de la manifestation.
Avec AFP