1- Monsieur le Secrétaire Exécutif, quelles sont les grandes lignes des statuts de SYNERGIES AFRICAINES contre le SIDA et les souffrances ?
Permettez-moi d’abord de remercier chaleureusement PME PMI Magazine pour l’intérêt porté à SYNERGIES AFRICAINES.
Pour répondre à votre question, je dirais que SYNERGIES AFRICAINES est une association à but non lucratif créée par les Premières Dames d’Afrique en 2002, sous l’impulsion de Madame Chantal BIYA, Première Dame du Cameroun.
L’association dont le siège est à Yaoundé au Cameroun a pour vocation de combattre le SIDA et les autres fléaux sanitaires et sociaux majeurs qui entravent le développement de l’Afrique.
SYNERGIES AFRICAINES est dotée de 03 organes :
- La Conférence des Premières Dames, qui est l’instance délibérante ;
- Le comité de suivi constitué d’experts et,
- Le secrétariat exécutif.
Bien que fondée par les Premières Dames, l’Association comprend aussi des membres associés (toutes personnes physiques ou morales de bonne volonté et les scientifiques) et des membres d’honneur (personnes physiques ou morales cooptées par les Premières Dames).
Les ressources proviennent essentiellement des contributions des membres, des dons et legs.
2- Lors de sa naissance le 15 novembre 2002 à Yaoundé, la Présidente fondatrice et les premières Dames d’Afrique s’étaient données pour challenge de réduire de 20% la proportion de nourrissons infectés par le VIH. Quelle est la situation actuelle ?
Les Premières Dames s’étaient en effet fixées cet objectif et plusieurs actions ont été menées pour l’atteindre.
A titre d’exemple, nous avons les ateliers sur la PTME depuis 2005(environ 400 formateurs formés, 55 sites de PTME créés ou renforcés dans plusieurs pays africains), et l’organisation de tables rondes pour sensibiliser les populations. Ces actions, combinées à celles des pouvoirs publics et de la communauté internationale portent des fruits. En effet, les nouvelles infections chez les enfants dues à la transmission à la naissance ou pendant l’allaitement ont diminué.
En juin 2016 à New York, ONUSIDA a indiqué que la couverture de traitement ou de prophylaxie pour les femmes enceintes vivant avec le VIH dans les pays les plus touchés par l’épidémie s’est accrue de manière remarquable depuis 2009, en particulier en Afrique.
Plus de 80 % des femmes enceintes vivant avec le VIH dans les 21 pays d’Afrique subsaharienne ont eu accès aux médicaments permettant de prévenir la transmission du virus à leur enfant, contre seulement 36 % en 2009.
Six pays (Botswana, Mozambique, Namibie, Afrique du Sud, Swaziland et Ouganda) ont atteint l’objectif du Plan mondial d’assurer à au moins 90 % des femmes enceintes vivant avec le VIH un accès aux médicaments antirétroviraux qui sauvent leur vie et celle de leurs enfants. Six autres pays (Burundi, Cameroun, Malawi, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe) ont fourni des médicaments antirétroviraux à plus de 80 % des femmes enceintes vivant avec le VIH.
Cela démontre, s’il en était besoin, qu’il est possible d’éradiquer le VIH/SIDA. Vous conviendrez donc avec moi que l’ambition des Premières Dames en 2002 n’était pas un vœu pieux.
3- L’œuvre sociale de SYNERGIES AFRICAINES a déjà dépassé les frontières du Cameroun, au point d’être aujourd’hui un modèle à suivre. Certainement que Monsieur le Secrétaire Exécutif ne compte plus le nombre des témoignages…
Je suis d’avis avec vous, sans fausse modestie, que SYNERGIES AFRICAINES a un rayonnement international. La crédibilité dont bénéficie l’Association ne vient pas uniquement du fait que les Premières Dames en sont principalement les membres. Elle provient aussi des actions de terrain qui emportent l’adhésion des pouvoirs publics et des institutions internationales.
C’est cette crédibilité qui a amené une trentaine de Premières Dames à adhérer à l’Association. A ces débuts, SYNERGIES AFRICAINES n’en avait qu’une quinzaine !
Cette tribune me donne une nouvelle fois l’occasion de vous remercier vous, hommes et femmes des médias pour le travail de relais que vous faites au quotidien.
4- Après 14 ans d’existence, qu’a fait SYNERGIES AFRICAINES, que fait l’Association à but non lucratif et qu’entend-elle faire pour continuer à appuyer les pouvoirs publics et privés en matière de santé publique ?
SYNERGIES AFRICAINES s’est déployée sur plusieurs fronts :
- La formation d’environ 400 prestataires pour la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME), la création et le renforcement de 55 sites de PTME dans 6 pays (Guinée, Niger, Burkina Faso, Burundi, Mali, et Cameroun) ;
- La Création en février 2006 du Centre International de Référence Chantal BIYA pour la Recherche sur la Prévention et la Prise en Charge du VIH/SIDA de Yaoundé (CIRCB) ;
- La lutte contre la mortalité maternelle et infantile ;
- La lutte contre le VIH/SIDA à travers des campagnes de sensibilisation, la distribution du matériel de sensibilisation, le renforcement des capacités des leaders, la mise en œuvre du programme « Vacances sans sida »…
- Le soutien multiforme aux populations les plus vulnérables ;
- La mise en œuvre de certain programme éducatif. Notamment le Bon Usage du médicament en abrégé « BUM » qui vise à favoriser l’adoption et le maintien de bonnes pratiques dans l’usage du médicament. Il a été mis en œuvre au Cameroun puis étendu au Burkina Faso, en Guinée puis au Niger ;
- L’organisation des campagnes de réparation des fentes labiales et palatines ….
Et au-delà des thématiques traditionnelles tirées de notre plan d’action, l’organisation panafricaine a embrassé la lutte contre les maladies non transmissibles (cancers, épilepsie et les maladies cardiovasculaires) et la réduction de la fracture numérique.
Je peux vous dire que les résultats de ce bilan non exhaustif sont encourageants. Cependant beaucoup reste encore à faire et c’est la raison pour laquelle SYNERGIES AFRICAINES est aujourd’hui plus que jamais déterminée à s’inscrire dans la continuité. L’ONG entend également intensifier ses actions à travers plusieurs projets en cours ; plus encore après la Déclaration des Nations Unies de juin 2016 pour accélérer la riposte et mettre fin à l’épidémie de SIDA d’ici 2030.
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