En Tunisie depuis mercredi, Emmanuel Macron a exprimé jeudi sa volonté de redynamiser l’enseignement du français en Tunisie.
Le président français Emmanuel Macron a exprimé jeudi sa volonté de redynamiser l’enseignement du français en Tunisie, où il a inauguré une antenne de l’Alliance française, la première depuis 60 ans.
“Je souhaite que la francophonie vive davantage en Tunisie”, a déclaré le chef de l’Etat en s’exprimant devant le Parlement tunisien, fixant comme objectif de “doubler le nombre d’apprenants en français en deux ans”, soit d’ici le sommet de la francophonie que la Tunisie doit accueillir en 2020.
Au début de la deuxième journée de sa visite d’Etat, Emmanuel Macron a inauguré l’Alliance française de l’Ariana, un quartier résidentiel de Tunis. Cinq autres de ces institutions privées dédiées au rayonnement de la langue doivent ouvrir en 2018 dans le pays, notamment à Gabès (sud) et Kairouan (centre).”Depuis 1948, il n’y avait plus d’Alliance française” en Tunisie, a rappelé le président. La décision d’en rouvrir a été prise par “des Tunisiens”, qui ont monté et financé les projets, avec l’appui de l’ambassade et de l’Institut français.
“Lutter contre la monoculture”
Cela “correspond à une forte demande de la population pour la culture française” mais aussi “de parents de jeunes enfants qui veulent qu’ils deviennent vraiment bilingues”, a expliqué la directrice de l’Alliance de l’Ariana, Meriem Abdelmalek.
“Même s’il y a eu une politique d’arabisation, les dirigeants tunisiens comme marocains se sont rendus compte que le bilinguisme arabe-français était une immense chance dans un monde globalisé”, a estimé la romancière Leïla Slimani, présente à Tunis comme représentante personnelle d’Emmanuel Macron pour la francophonie. “L’enjeu c’est de lutter contre la monoculture (…). Il y a un grand poète marocain qui dit qu’avoir une seule langue, c’est comme vivre dans une maison avec une seule fenêtre et regarder continuellement le même paysage”.
La francophonie est “en recul dans le sud” de la Tunisie, en raison notamment de l’affaiblissement de l’enseignement de la langue, a pour sa part dit le ministre tunisien de l’Enseignement supérieur Slim Khalbous. Paris va participer à un programme pour améliorer la formation des professeurs de français.
Journée “école morte” contre le désengagement de l’Etat français
Emmanuel Macron a annoncé lors de sa visite la création d’une Université franco-tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée (Uftam), qui devrait délivrer à Tunis des diplômes de niveau français d’ici deux ans.
A l’occasion de cette visite, les parents d’élèves et enseignants des 10 écoles françaises de Tunisie ont de leur côté décrété une journée “école morte” pour protester contre le désengagement de l’Etat français dans “le plus grand vivier” de la francophonie.Plus de 90% des 6.000 élèves étaient absents selon l’Association des parents d’élèves. Emmanuel Macron a assuré mercredi que l’enseignement dans les lycées français restait “une priorité”.
Le gouvernement a décidé en fin d’année dernière une diminution de 33 millions d’euros du budget de l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger (AEFE), organisme public chapeautant près de 500 établissements dans le monde.
Avec parismatch