À l’horizon 2019 les entreprises les plus polluantes auront la possibilité d’échanger des quotas d’émission de CO2 aussi bien sur le marché européen que sur le marché suisse.
Coopération inédite en vue. Pour la première fois, l’Union européenne, qui dispose du plus grand marché d’échange de quotas d’émissions de carbone au monde, va lier cette bourse d’échange à celle d’un pays tiers, la Suisse.
La Commission européenne a adopté deux propositions destinées à finaliser et ratifier l’accord que devront encore adopter le Conseil de l’UE (qui représente les 28 États membres) et le Parlement européen. La signature de l’accord “pourrait intervenir avant la fin de l’année”, selon la Commission. Son entrée en vigueur n’est toutefois pas attendue avant 2019.
“Une fois que l’accord avec la Suisse prendra effet, les participants du marché ETS (acronyme anglais du système d’échange de quotas d’émissions, aussi appelé SEQE) de l’Union européenne seront en mesure d’utiliser des allocations issues du système suisse pour se mettre en conformité, et vice versa” a expliqué la Commission dans un communiqué.
L’UE veut “promouvoir la croissance du marché international du carbone”
Ce système d’échange est considéré par l’UE comme le principal outil dans la lutte contre le changement climatique, permettant de limiter les échappées de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. Il couvre environ 45% des émissions de gaz à effet de serre de l’UE, soit les secteurs les plus consommateurs d’énergie (centrales électriques et industrie).
“En tant que plus gros système de plafonnement et d’échange au monde, nous avons toujours oeuvré à promouvoir la croissance du marché international du carbone”, s’est félicité Miguel Arias Canete, commissaire européen à l’Action pour le climat.
“C’est une très bonne étape qui montre notre détermination à combattre le changement climatique ensemble”, a renchéri lors d’un point presse à Bruxelles une porte-parole de la Commission, Annika Breidthardt. “C’est aussi un modèle qui peut fonctionner avec d’autres systèmes d’échanges de quotas, si c’était pertinent”, a-t-elle ajouté.
L’Union européenne, de son côté, est en pleine réforme de son marché ETS: plombé par un gigantesque excès de quotas, le prix de la tonne de carbone est actuellement trop faible pour jouer un véritable rôle de dissuasion.
Avec AFP