Réunis en sommet à Kigali, les chefs d’Etat africains ont adopté, le 17 juillet, le principe d’une taxe sur les importations pour financer l’Union africaine (UA) et réduire sa dépendance vis-à-vis des pays donateur étrangers.
La nouvelle taxe de 0,2% devrait s’appliquer à toutes les importations des 54 Etats membres de l’organisation panafricaine «à l’exception de certains biens de première nécessité» qui n’ont pas été encore déterminés.
«Cette formule devrait générer environ 1,2 milliard de dollars. Cela sera prévisible et très simple», s’est félicité le ministre rwandais des Finances, Claver Gatete (photo).
Selon lui, les retards et défauts de paiement de leurs contributions par les Etats membres «affectent sérieusement le fonctionnement de l’Union africaine».
Le budget 2016-2017 de l’UA a été fixé à 781 millions de dollars, hors opérations de maintien de la paix. Sur ce montant, les Etats membres n’ont apporté que 212 millions de dollars. Le reste (569 millions de dollars) sont assurés par des donateurs étrangers, dont l’Union européenne, les Etats-Unis, la Chine et la Banque mondiale.
Certains observateurs doutent cependant de la possibilité d’application de la nouvelle taxe sur les importations. «Il faut absolument que cette taxe soit prélevée à la source, directement par ou pour l’Union africaine, sinon elle ne sera jamais appliquée», avertit le représentant de l’ONG Oxfam auprès de l’UA, Désiré Assogbavi. Le principe de taxes sur les billets d’avion, les nuits d’hôtel et les SMS sur téléphone portable, avaient été adoptés depuis 2014 mais ces mesures n’ont jamais été appliqués.
Avec Agence ecofin