Le groupe allemand détiendra 50% du capital d’Alstom et la majorité des administrateurs. Le groupe français doit accepter mardi son mariage avec son rival.
Emmanuel Macron et Angela Merkel déblaient le terrain. Ce week-end, le président français et la chancelière allemande, réélue pour quatre ans, ont ficelé les derniers détails du mariage entre les fleurons Alstom et Siemens. Les conseils d’administration des deux groupes se réunissent mardi après-midi. L’opération doit être annoncée en grande pompe mercredi matin.
Parmi les derniers points sensibles discutés: l’emploi. Selon plusieurs sources impliquées dans les négociations, les deux groupes s’engageront à maintenir leurs effectifs pendant une durée de quatre ans, une fois l’opération finalisée. La signature devant avoir lieu au printemps ou à l’été 2018, l’engagement tient jusqu’à la même période de 2022. Soit après la fin du mandat d’Angela Merkel et juste après l’élection présidentielle en France… Pour l’heure, rien ne dit si ces engagements sont circonscrits à la France et l’Allemagne ou à l’ensemble du groupe.
Siemens comptera six des onze administrateurs
Sur le volet financier, Siemens apportera ses activités ferroviaires à Alstom en échange de quoi le groupe allemand prendra 50% du capital du français. Ces derniers jours, les négociations oscillaient autour d’une participation comprise entre 45% et 50%. Un niveau symbolique fort qui lui laissera le contrôle incontestable du futur groupe. Pour contrebalancer cette suprématie, Alstom a réussi à négocier que certaines décisions majeures concernant l’évolution de la gouvernance, le transfert de son siège ou des choix stratégiques soient votées à la majorité qualifiée en conseil d’administration -en général au deux tiers des votants- et non pas à la majorité simple.
Un point important car, selon nos informations, Siemens disposera de la majorité des administrateurs. Le conseil d’Alstom comptera ainsi onze membres dont six pour Siemens. Parmi eux, le président non-exécutif sera un Allemand. Du coup, l’actuel PDG d’Alstom Henri Poupart-Lafarge sera directeur général mais pas PDG, même s’il devrait aussi être administrateur. À noter que le groupe Bouygues, dont la participation passera de 28,3% à environ 15%, ne devrait plus siéger au conseil d’administration. Un signe que son avenir chez Alstom n’est pas éternel. Dans quatre ans, il y a fort à parier que Siemens sera totalement maître à bord du groupe français.
Avec bfmbusiness