Poids démographique et économique, superficie, ressources naturelles, effectifs militaires : dans le monde multipolaire qui est en train de voir le jour, l’Organisation de coopération de Shanghai dispose de nombreux atouts pour jouer un rôle majeur.
Le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) se tiendra les 9 et 10 juin prochains dans la grande ville côtière chinoise de Qingdao. L’occasion de mettre en lumière cinq chiffres qui révèlent le poids de cette organisation dans le monde.
3,2 milliards d’habitants
Avec la Chine et l’Inde comme membres permanents, le poids démographique de l’OCS est phénoménal. En ajoutant les six autres membres permanents de l’organisation, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et le Pakistan, elle rassemble plus de 3 milliards d’habitants. Et si l’on prend en compte les 125 millions d’habitants des quatre Etats disposant du statut d’observateur, l’Iran, l’Afghanistan, la Mongolie et la Biélorussie, l’OCS compte 3,2 milliards d’habitants, soit plus de 42% de la population mondiale.
37,5 millions de km²
Un constat similaire s’impose quant à la superficie globale de l’organisation, qui regroupe quatre des 10 plus grands pays du monde : la Russie (17 125 191 km²), la Chine (9 596 961 km²), l’Inde (3 287 263 km²) et la Kazakhstan (2 724 910 km²). S’étendant sur plus de 60% du territoire eurasiatique, l’OCS est en terme de superficie la plus vaste organisation au monde.
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37 200 milliards de dollars de PIB (PPA)
Selon les données publiées par le FMI en 2017, les pays de l’OCS, membres observateurs compris, cumulent un PIB à parité de pouvoir d’achat de plus de 37 200 milliards de dollars. Un chiffre qui doit notamment à la puissance de la Chine qui domine ce classement mondial avec 20 122 milliards de dollars, mais aussi de l’Inde (9 446 milliards) qui est en troisième position, et de la Russie (4 000 milliards) sixième. A titre de comparaison, l’Union européenne et les Etats-Unis cumulent à eux deux un PIB à parité de pouvoir d’achat d’un peu plus de 40 000 milliards de dollars, selon le FMI.
1 015 millions de tonnes de pétrole par an
Une puissance économique qui s’explique en partie par les importantes ressources énergétiques dont disposent les membres de l’OCS. En incluant l’Iran, ces derniers produisent en effet plus de 1 015 millions de tonnes de pétrole par an, selon les données d’une étude de BP réalisée en 2016. Certes, loin des 1 806 millions de tonnes de l’OPEP, mais à peu près autant que les pays de l’OCDE (1 087 millions de tonnes).
Et en ce qui concerne le gaz naturel, avec notamment les deux plus gros producteurs du monde, la Russie et l’Iran, l’OCS possède environ 55% des ressources mondiales.
5,6 millions de militaires
A sa création officielle en 2001, l’OCS s’est donné pour objectif d’assurer la sécurité de la zone eurasiatique, en luttant contre le terrorisme et les mouvements séparatistes ou encore extrémistes. Pour mener à bien cette mission, les Etats membres permanents disposent de 5,6 millions soldats en effectifs cumulés, pour un budget d’environ 364 milliards de dollars. A titre de comparaison, les Etats membres de l’OTAN dépensent plus de 900 milliards de dollars dans leur budget militaire – dont plus de 600 milliards pour les seuls Etats-Unis – mais disposent, logiquement, de nettement moins de troupes (3,8 millions d’hommes).
Consciente de ces atouts, l’OCS envisage de jouer un rôle diplomatique majeur à l’avenir. Elle en aura l’occasion dès son prochain sommet : suite au retrait des Etats-Unis de l’accord sur le programme nucléaire iranien, Hassan Rohani viendra jauger le soutien que lui accordent la Russie et la Chine.
Avec rtfrance