L’ancien Dg du port autonome d’Abidjan, Marcel Gossio est décédé dimanche soir à Abidjan des suites d’un malaise, rapportent plusieurs sources dans sa famille politique.
Banquier de profession, un ancien de la Sgbci où le professeur Gbagbo détenait son compte bancaire, Marcel Gossio a connu une fulgurante ascension après l’accession du Fpi au pouvoir en 2000. Après un bref passage au Centre régional des œuvres universitaires d’Abidjan (Crou-A), il prend la direction du port autonome d’Abidjan, véritable poumon de l’économie ivoirienne. Il se bâtit une renommée de grand manager avec des résultats jusque-là jamais égalés.
On lui attribue aussi pendant cette période plusieurs milliards en financements des mouvements de jeunes patriotes à Abidjan et dans l’ouest du pays, d’où il était originaire après l’éclatement de la crise de 2002.
Quand survint la crise postélectorale, il prend le chemin de l’exil après avoir été exfiltré de la résidence présidentielle de Cocody où il était aux côtés de Gbagbo. Il dépose ses valises au Maroc d’où il reviendra trois ans plus tard. En juillet 2014, survint la crise au Fpi et la division du parti en deux tendances rivales. Marcel Gossio après moult hésitations rejoint le camp Affi N’guessan. Il est alors promu vice-président et s’affiche partout avec son nouveau mentor.
Pour sa dernière apparition en public, Marcel Gossio était à Daoukro le 15 octobre dernier, au congrès du Pdci-Rda aux côtés du président Affi N’guessan. Lequel perd un homme incontournable de sa stratégie.
La disparition de Marcel Gossio est une grande perte pour la grande famille du Fpi. Il fait figure de pionnier de la lutte démocratique en Côte d’Ivoire. Ses rapports avec Laurent Gbagbo datent de l’ère quand, cadre à la Sgbci, il était harcelé pour donner les renseignements sur le compte bancaire de l’enseignant opposant. Pour avoir refusé d’être cet agent de service, il fut limogé en même temps que les Firmin Kouakou et Nahounou Kanon, paix à leur âme.
La mort de Gossio comme celle de bien d’autres avant lui (Gomon Diagou, Bohoun Bouabré, Ben Soumahoro, Paul Dokui, Gnan Raymond et récemment Abouo N’Dori) interroge sur la vie après la perte du pouvoir et les avantages y liés. Pourquoi ce sont les pionniers de l’opposition qui meurent depuis alors que leurs semblables qui tiennent les rênes du pays semblent résister aux malaises cardiaques ?
Avec connectionivoirienne