Effet du vote en faveur du Brexit ? Changement de ton venant de Theresa May, la nouvelle première ministre britannique ? Tout en accordant son feu vert à la construction de deux EPR dans la centrale nucléaire anglaise d’Hinkley Point jeudi 15 septembre, le gouvernement britannique a sensiblement durci son attitude vis-à-vis des investisseurs étrangers. Au pays de Margaret Thatcher, qui s’est longtemps vanté d’être l’un des plus ouverts au monde, la question de « l’intérêt national » fait soudain son apparition.
L’entreprise d’Etat chinoise China General Nuclear Power (CGN) doit financer le tiers du projet d’Hinkley Point, le reste étant assuré par EDF. A terme, il est également question que CGN construise une centrale de sa propre technologie à Bradwell, dans l’est de l’Angleterre. Inquiet de voir les Chinois investir dans un secteur aussi sensible, Londres a ainsi décidé de s’adjuger un droit de veto. Sans l’accord du gouvernement britannique, EDF aura l’interdiction de céder sa participation dans le projet pendant toute la durée de la construction. Et à l’avenir, le gouvernement britannique prendra une participation symbolique (une seule « golden share ») dans toutes les futures centrales nucléaires du pays : celles-ci ne pourront plus changer de propriétaire sans son feu vert.
Londres entend aussi protéger les « infrastructures sensibles » (dont la définition n’est pas donnée). Désormais, si une entreprise étrangère veut en construire ou en acheter une, les risques « seront examinés à la loupe de la sécurité nationale »….
avec lemonde.fr