L’Union Européenne a actualisé lundi sa liste noire des compagnies aériennes faisant l’objet d’une interdiction ou d’une restriction d’exploitation dans son espace aérien. 115 transporteurs font l’objet d’une interdiction de vol vers les aéroports de l’UE, mais plus ceux du Gabon. L’Arménie est en revanche placée sous contrôle renforcé.
« Bonne nouvelle pour le Gabon », a annoncé le 9 décembre 2019 la Commission européenne : toutes les compagnies aériennes certifiées dans le pays ont été retirées de la liste « à la suite des améliorations apportées à la sécurité aérienne ». Le Gabon figurait sur cette liste depuis 2008 ; Nationale Régionale Transport (NRT), Solenta Aviation Gabon, et Tropical Air-Gabon étaient interdites de vol dans l’espace aérien de l’UE, tandis qu’Afrijet Business Service était soumise à des restrictions d’exploitation. « Nous nous félicitons donc de pouvoir reconnaître les efforts accomplis par les autorités responsables de la sécurité aérienne au Gabon », a déclaré dans un communiqué Mme Vălean, membre de la Commission chargée des transports. La décision annoncée hier « illustre nos efforts constants pour offrir le plus haut niveau de sécurité. Non seulement pour les voyageurs européens, mais aussi pour les voyageurs du monde entier, car la sécurité aérienne ne connaît pas les frontières et ne distingue pas les nationalités ». En revanche, le comité de l’aviation civile en Arménie a été placé sous un contrôle renforcé « en raison de signes d’une baisse de la supervision de la sécurité ».
Désormais, 115 compagnies aériennes au total font l’objet d’une interdiction d’exploitation dans l’Union européenne :
109 compagnies aériennes certifiées dans 15 pays : « en raison d’un manque de surveillance de la sécurité par les autorités de l’aviation de ces pays » : Afghanistan, Angola (à l’exception de deux compagnies aériennes), Djibouti, Érythrée, Guinée équatoriale, République kirghize, Liberia, Libye, Népal, Moldavie (à l’exception de trois compagnies aériennes), République du Congo, République démocratique du Congo, São Tomé-et-Principe, Sierra Leone et Soudan
Six compagnies, « en raison de préoccupations en matière de sécurité concernant les compagnies elles-mêmes » : Avior Airlines (Venezuela), Iran Aseman Airlines (Iran), Iraqi Airways (Iraq), Blue Wing Airlines (Suriname), Med-View Airlines (Nigeria) et Air Zimbabwe (Zimbabwe).
Trois autres compagnies font l’objet de restrictions d’exploitation et ne peuvent effectuer de vols à destination de l’UE « que si elles utilisent des types d’aéronefs particuliers » : Air Koryo (République populaire démocratique de Corée), Air Service Comores (Comores) et Iran Air (Iran).
La liste des compagnies aériennes interdites dans l’UE « n’a pas uniquement pour objet de maintenir des niveaux de sécurité élevés dans l’UE, elle contribue également à aider les compagnies aériennes et les pays concernés à améliorer leurs niveaux de sécurité dans le but ultime de ne plus figurer sur la liste. Elle est, en outre, devenue un outil majeur de prévention, car elle incite les pays ayant des déficiences en matière de sécurité à y remédier avant d’être frappés d’une interdiction ».
La mise à jour de la liste effectuée lundi « est fondée sur l’avis unanime des experts en matière de sécurité aérienne des États membres, qui se sont réunis les 20 et 21 novembre 2019 sous les auspices du Comité de la sécurité aérienne de l’UE. Ce comité est présidé par la Commission européenne, assistée de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA). La mise à jour a également reçu le soutien de la commission des transports du Parlement européen. Les évaluations portent sur le respect des normes internationales de sécurité, notamment les normes adoptées par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). La Commission cherche constamment à améliorer la sécurité aérienne, notamment grâce à des efforts de collaboration avec les autorités de l’aviation au niveau mondial pour relever les normes de sécurité mondiales. Dans cette optique, la Commission mettra en œuvre en 2020, via l’AESA, deux projets de coopération visant à aider l’Angola et le Mozambique à améliorer encore leurs systèmes de supervision de la sécurité ».