Un député au Kenya, Moses Kuria, membre du parti Jubilee au pouvoir, a annoncé mercredi déposer un projet de loi tendant à interdire l’exportation de café non transformé.
Rappelons que le Kenya est un petit producteur de café à l’échelle mondiale, ne représentant que 1% de l’offre globale. Mais, comme chacun le sait, ce café figure parmi les meilleurs au monde et les torréfacteurs en raffolent. D’ailleurs, n’a pas manqué de souligner le député, le café est exporté brut -vert- du Kenya, en grande partie via les ventes aux enchères hebdomadaires qui se tiennent à Nairobi, pour être ensuite transformé ailleurs et revenir au Kenya sous forme de produit fini.
“J’introduis une proposition de loi à l’Assemblée nationale qui tend à ce que le café ne soit exporté que transformé, après avoir été torréfié, moulu, emballé, et étiqueté clairement, avec l’inscription ‘Made in Kenya’“, a fait savoir mercredi le député dans une lettre adressée au président de l’Assemblée.
Pour sa part, le ministre de l’Agriculture, Mwangi Kiunjuri, a expliqué à Reuters que le gouvernement étudierait cette proposition et déciderait de la soutenir ou non. Mais il a ajouté que les caféiculteurs souffraient. “Ils ne perçoivent pas les bénéfices qu’ils devraient retirer de la vente de leur café. Nous devons en discuter plus en détail.”
Une filière qui a également souffert de la baisse de 12% des volumes de production en 2016/17, à 40 700 t, selon les données statistiques du gouvernement. Une dégringolade par rapport aux 129 000 t produites par le pays en 1988/89. La faible gestion de la filière et des cours mondiaux souvent défavorables ou volatils ont incité nombre de caféiculteurs à vendre leur terre ou à se tourner vers d’autres cultures. Aujourd’hui, le café vert au Kenya figure au cinquième rang des produits d’exportation du pays. Sur l’année et jusqu’à mars, les exportations ont rapportés $ 214 millions.
Avec commdafrica